Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
11 décembre 2015 5 11 /12 /décembre /2015 20:15
Sécurité des sites industriels, la formation du personnel est primordiale
Sécurité des sites industriels, la formation du personnel est primordiale
Sécurité des sites industriels, la formation du personnel est primordiale
Sécurité des sites industriels, la formation du personnel est primordiale

Hamid ALIKARA, Gérant du Bureau d’Expert Consultant en risques Industriels (B.E.C.I.): «Sécurité des sites industriels, la formation du personnel est primordiale»

Dans cet entretien, l’expert en risques industriels analyse la situation des derniers incidents industriels qui sont survenus à Sidi Bel-Abbés et à Ain-Defla. Selon lui, les sinistres industriels sont en général accidentels, ils peuvent survenir suite à des carences, des insuffisances de discernement que les moyens de prévention et/ou d’intervention n’ont pas été mis de façon judicieuse dans les lieux appropriés, afin d’éviter un sinistre qui peut par la suite devenir catastrophique. Hamid ALIKARA s’exprime également sur un sujet primordial, celui de l’incinération des déchets d’activités de soins à risque infectieux en milieu hospitalier (DASRI). Il révèle qu’une enquête menée récemment fait ressortir que « 60% des déchets hospitaliers non brûlés se retrouvent dans les décharges et dans les nappes phréatiques, pour s’introduire par la suite dans notre alimentation ».

Reporters : On assiste ces derniers jours à des incendies qui ont touché certaines grandes entreprises, comme l’ENIE de Sidi Bel-Abbés, mais aussi une explosion accidentelle survenue dans une unité de fabrication de cordeaux détonants à Ain-Defla. Quelles sont les conséquences de tels incidents en matière de risques industriels ?


Hamid ALIKARA : En premier lieu et pour répondre de façon objective, il est utile de comprendre et analyser les deux sinistres séparément. Pour l’Enie de Sidi Bel Abbès, l’incendie s’est déclaré dans un hangar où étaient entreposés des éléments (lieu de stockage du mobilier réformé), selon ce qu’ont rapporté les principaux quotidiens nationaux. L’incendie s’est ensuite propagé à d’autres hangars. Ces derniers n’étaient sûrement pas dotés de portes coupe-feu. Celles-ci auraient permis de circonscrire rapidement l’incendie, d’isoler les autres hangars et d’éviter ainsi la propagation du feu vers d’autres lieux. En revanche, pour ce qui est d’Aïn Defla, unité de fabrication de cordeaux détonants, c’est plutôt d’une explosion qu’il s’agit, et là, plusieurs scénarios peuvent être envisagés (un court-circuit électrique, un échauffement excessif et anormal d’une machine…). Il est à rappeler que ces deux dossiers sont traités par des compagnies d’assurances et que l’accès à ces dossiers reste confidentiel jusqu’à la remise des rapports d’expertise pour lever le voile sur les causes réelles de ces deux sinistres. Les sinistres industriels sont en général accidentels, ils peuvent survenir suite à des carences, des insuffisances de discernement que les moyens de prévention et/ou d’intervention n’ont pas été mis de façon judicieuse dans les lieux appropriés afin d’éviter un sinistre qui peut par la suite devenir catastrophique. Pour conclure, il est bon de rappeler que la formation du personnel dédié à la sécurité des sites industriels reste primordiale, que la mise des moyens adéquats en qualité et en quantité suffisante peut permettre à toute entité qu’elle soit privée ou étatique de minimiser un tant soit peu la propagation de tout incident.


Quelles sont les conséquences de tels incidents en matière de risques industriels ?

Les conséquences sont nombreuses ; nous mentionnerons quelques-unes : les traumatismes humains en cas de blessures, de handicaps et même de pertes humaines. La destruction de l’outil de production. Les pertes de production et le manque à gagner. Les pertes financières dues à l’immobilisation et à la réhabilitation des équipements, des ateliers et/ou des bâtiments de production et les pertes de parts de marché et le repositionnement dans le flux productif. Ceux-ci peuvent être évalués après chaque sinistre, mais une bonne étude de danger préalablement établie par des bureaux spécialisés coûterait dans tous les cas beaucoup moins cher qu’un après-sinistre.

Pensez-vous que les grandes entreprises comme Sonatrach respectent les normes pour ce qui est du risque industriel ?

Le risque industriel doit être géré de la même façon pour les grandes, moyennes, petites et toutes petites entreprises industrielles, on comprend bien que les normes à respecter sont les mêmes. La différence se fait sur le type d’entreprise classée selon un référentiel en fonction de la grandeur et/ou l’ampleur du complexe industriel et bien entendu sur les moyens (financiers, humains, logistiques…) mis à cet effet. De plus en plus de sociétés algériennes qui activent dans les secteurs de l’énergie et de l’industrie s’intéressent de près aux aspects sécuritaires dans l’exercice de leur métier. Les opérateurs comptent prévenir les dangers économiques que les activités engendrent sur la santé et la sécurité des personnes et des biens. Or, en Algérie, la prévention et la protection contre ces périls majeurs nécessitent un certain nombre de conditions liées à la formation, à l’évaluation et à la maîtrise.

Le gouvernement s’oriente de plus en plus vers le développement industriel, en réalisant de grands projets dans ce domaine. Pensez-vous que ces projets sont accompagnés d’études de risques industriels ?

Oui, nous donnons ici une analyse du décret exécutif n°06-198 (du 4 djoumada el oula 1427, correspondant au 31 mai 2006) définissant la réglementation applicable aux établissements classés pour la protection de l’environnement. Il vient à point nommé et était attendu par tous les intervenants en matière d’installations classées. Il vient identifier les responsabilités de chaque intervenant dans lesquelles une pluralité d’acteurs privés et publics interviennent. Il y a une vraie avancée dans la maîtrise et la gestion de ce type d’installations et des axes d’approfondissement de la réglementation et procédure en matière de remise en état des sites, des établissements classés. Le texte rejoint la législation française et européenne dans le fait que la responsabilité de l’Etat dans l’octroi de l’autorisation est entière. Nous saurons donc qui fait quoi, qui est responsable de quoi et qui paie pour ses manquements. Pour ce qui est de la validation de la conformité et l’appréciation des mesures de prévention-protection, le législateur a défini les contours des études et audits de danger et environnementaux selon des critères universellement admis. L’étude de danger doit permettre de définir les mesures d’ordre technique propres à réduire la probabilité et les effets des accidents ainsi que les mesures d’organisation pour la prévention et la gestion de ces accidents. Un risque industriel majeur est un événement accidentel se produisant sur un site industriel et entraînant des conséquences immédiates graves pour le personnel, les populations avoisinantes, les biens et/ou l’environnement. Le risque est un indicateur permettant d’estimer la probabilité d’apparition ou la gravité des effets d’un événement. La sûreté de fonctionnement permet d’estimer les probabilités en utilisant des études dites probabilistes, c’est-à-dire des études de risques. Au niveau de la réglementation, il n’existe pas de définition du risque acceptable, contrairement à des normes de métiers. En bref, le risque est un indicateur d’aide à la décision qui repose sur des normes et des textes réglementaires. En conclusion, les régimes de responsabilités actuels sont insuffisants pour pallier les problèmes mis en évidence par la publication de ce nouveau décret. Le débat peut être enrichi par l’étude de la responsabilité objective sans faute et avec faute de l’exploitant d’un établissement classé, à notre époque de technicité croissante, ainsi que la primauté de la fonction préventive du droit de responsabilité au-delà de sa fonction curative, il doit passer à la fonction préventive.


Si on veut classer l’Algérie en matière de prévention des risques industriels, où peut-on la classer comparée aux pays voisins comme la Tunisie et le Maroc ou aux pays européens ?

Actuellement et dans le monde, l’indice de résilience est réalisé chaque année par Oxford Métrica, c’est la seule qui nous donne une compil sur la mesure de plusieurs types de risques à l’échelle d’un pays sur 130 pays. Cette année, notre pays est classé à la 116e place en fonction de plusieurs angles d’analyse : PIB par habitant, risque politique et vulnérabilité aux pénuries de pétrole et chocs pétroliers, exposition aux risques naturels, qualité de la gestion du risque d’incendie, lutte contre la corruption, qualité des infrastructures et fiabilité des fournisseurs locaux… La Norvège, la Suisse, les Pays-Bas, l’Irlande, le Luxembourg et l’Allemagne sont les champions mondiaux de la résilience en cas d’interruption de leur chaîne d’approvisionnement. C’est ce qui ressort de l’indice de résilience 2015 que vient de publier FM Global, spécialiste de la prévention, de la gestion et de l’assurance des risques industriels. En nous comparant à nos voisins, nous précédons l’Egypte, qui se trouve à la 122e position. En revanche, le Maroc nous devance, il se trouve à la 102e place.

Un autre problème se pose également, celui de l’incinération des déchets hospitaliers, sachant que la gestion des déchets d’activités de soins à risque infectieux en milieu hospitalier (DASRI) constitue un problème qui reste difficilement maîtrisable, et ce, faute d’application rigoureuse des textes de loi promulgués.

Quel commentaire faites-vous à ce sujet ?

Avant, donnons un bref aperçu de ce que veut dire les DASRI. Les déchets d’activités de soins à risque infectieux (DASRI) sont les déchets issus des activités de diagnostic, de suivi et de traitement préventif, curatif ou palliatif, dans les domaines de la médecine humaine et vétérinaire. De par leur nature et leur origine, ces déchets peuvent présenter un risque infectieux ou de blessure, ils doivent être éliminés par une filière spécifique. Leur élimination est réglementée par des dispositions issues du Code la santé publique et du Code de l’environnement, qui sont des procédures et des protocoles stricts. Les déchets d’activités de soins à risque infectieux (DASRI) sont des déchets qui présentent un risque infectieux du fait qu’ils contiennent des micro-organismes viables ou leurs toxines, dont on sait (ou dont on a de bonnes raisons de croire) qu’en raison de leur nature, de leur quantité ou de leur métabolisme, ils causent des maladies chez l’homme ou chez d’autres organismes vivants. Même en l’absence de risque infectieux, sont considérés comme des DASRI : les matériels et matériaux piquants ou coupants dès leur utilisation ; les produits sanguins à usage thérapeutique incomplètement utilisés ou arrivés à péremption ; les déchets anatomiques humains ; le petit matériel de soins fortement évocateur d’une activité de soins et pouvant avoir un fort impact psycho-émotionnel (tubulures, sondes, drains, canules…). Une filière d’élimination spécifique pour les déchets d’activités de soins à risque infectieux (DASRI). Les DASRI peuvent présenter un risque infectieux en cas de blessure avec des objets piquants, tranchants ou coupants, par contact direct ou par inhalation d’aérosols. Une gestion rigoureuse de ces déchets est indispensable pour éviter les risques pour les patients, le personnel de soins, mais aussi les agents chargés de l’élimination des déchets et le public. Dès leur production, les DASRI doivent être séparés des autres déchets, conditionnés dans des emballages à usage unique et éliminés suivant une filière d’élimination spécifique, qu’ils soient produits dans un établissement de santé, un établissement médico-social, dans le domaine libéral ou par les patients en auto traitement. Tout producteur de DASRI est responsable de l’élimination des déchets qu’il produit. Tout au long de la filière d’élimination, les DASRI sont soumis à des règles de traçabilité qui permettent d’attester de leur bonne élimination. Les DASRI doivent suivre un circuit d’élimination sécurisé et isolé du traitement des ordures ménagères, afin d’éviter tout risque de contact des personnes avec du matériel usagé ou pathogène (sauf prétraitement particulier). Les DASRI sont généralement incinérés. Les DASRI doivent, en effet, être collectés immédiatement après usage dans des récipients adaptés (collecteurs de déchets) et normalisés (NF X 30-500) répondant à certaines normes de sécurité (résistance aux chocs, incinérables, de couleur jaune…). Les bouteilles d’eau minérale en plastique ou en verre sont inadaptées au transport et élimination de ce type de déchets. Les producteurs de ces déchets en sont responsables ; et si les soignants disposent déjà de circuits d’élimination spécialisés, il n’en est pas toujours de même pour les patients en auto soins. Les officines n’étant pas forcément équipées pour récupérer les DASRI en toute légalité, les patients doivent donc s’informer auprès des collectivités locales, des communautés urbaines ou des organismes intercommunaux qui ont la charge des ordures ménagères et peuvent assurer l’élimination des déchets ménagers spéciaux (DMS) produits par les ménages. Le traitement des déchets hospitaliers reste toujours problématique. Les résultats d’une étude de l’OMS conduite dans 22 pays en voie de développement ont indiqué que la proportion des établissements de santé qui n’éliminent pas correctement leurs déchets de soins est de 18 à 64%. L’incinération ayant montré ses limites, la banalisation s’impose peu à peu comme la meilleure alternative. Le prétraitement par banalisation des DASRI constitue une avancée considérable dans le domaine. Il autorise une réduction jusqu’à 80% du volume. La problématique du traitement des déchets hospitaliers n’en sera plus une dans quelque temps au niveau de plusieurs de nos centres hospitalo-universitaires. La technique dite de banalisation sera adoptée dès la réception prochaine des équipements. L’Algérie, qui souffre de cette situation à travers ses structures hospitalo-universitaires notamment, semble plus réceptive aux nouvelles technologies qui prennent à bras-le-corps le problème des déchets hospitaliers et le solutionne par l’adoption de nouvelles techniques. Oran, Tizi-Ouzou et Sétif en sont les précurseurs. Constantine leur emboîte le pas pour être à la tête du peloton des CHU qui ont recours à ce procédé adéquat pour surmonter le problème. Cet équipement utilise des sources thermiques et hydrauliques (vapeur) pour traiter des déchets hospitaliers qui, à la fin du processus, sont réduits en sciures pour préserver l’environnement et le milieu hospitalier. Plus explicitement, cette technique permet de transformer les déchets potentiellement contaminés en déchets de type ordures ménagères (OM). Le prétraitement par banalisation des DASRI constitue une alternative à l’incinération. Il autorise un traitement des déchets au plus près du lieu de production (hôpitaux, cliniques…), une réduction jusqu’à 80% du volume et une diminution de la masse selon la proportion de liquide, d’où une réduction des transports de déchets dangereux. C’est aussi une solution économique en comparaison avec les solutions d’incinération ou autres méthodes actuelles. Car la méthode d’incinération est hautement décriée par les experts, qui assimilent les incinérateurs à des brûleurs pollueurs qui posent d’autres soucis environnementaux. Des dépenses qui seront réduites une fois les deux banaliseurs seront réceptionnées et mis en service. Car ce nouveau traitement permettra la récupération des déchets sous forme de copeaux stériles, assimilables à des ordures ménagères qui seront compactées et acheminées vers l’incinération. L’impact du traitement par banalisation est positif à plus d’un titre. Selon les statistiques, l’Algérie produit annuellement 32 000 tonnes de déchets sanitaires. Selon une enquête menée récemment, il ressort que 60% des déchets hospitaliers non brûlés se retrouvent dans les décharges et dans les nappes phréatiques, pour s’introduire par la suite dans notre alimentation.

Une étude réalisée récemment par des experts sud-coréens dans le domaine de l’environnement à Blida et à Bordj Bou-Arréridj a révélé que le taux de recyclage des déchets ménagers y était particulièrement faible, oscillant entre 2% et 5% seulement.

Pourquoi cette situation à votre avis

Nous sommes encore au stade de la réalisation des centres d’enfouissement technique (CET). De l’autre côté de la Méditerranée, le traitement et le recyclage des déchets ménagers se fait de façon industrielle avec un traitement sélectif (papier, verres, aluminium, plastiques et ordures ménagères) depuis le simple citoyen jusqu’à la fin du cycle. Notre pays n’est doté d’aucune industrie industrielle afin d’éviter les émanations et la lixiviation, qui est un liquide résiduel provenant du passage de l’eau à travers des matériaux (percolation). D’autre part, au moins un commencement par l’installation de bacs en couleur dédiés à chaque type de déchets au niveau des aéroports, des gares de chemin de fer, des grandes surfaces, des gares routières, des universités, des hôpitaux. Cette étude a mis le doigt de façon très claire sur les limites et insuffisances des traitements des déchets en général dans notre pays à travers l’échantillon de deux wilayas. Une prise en charge sérieuse des recommandations de cette étude par le ministère des Ressources en eau et de l’Environnement permettra de traiter ces déchets ménagers de façon industrielle, d’apporter les solutions afin de protéger l’environnement et d’exploiter certains déchets dans l’industrie dédiée au traitement sélectif et même au recyclage. Elle pourra même toucher la dépollution industrielle, la gestion du littoral, la lutte contre le changement climatique et la désertification, la préservation de la biodiversité et l’amélioration de la qualité de l’air.de recyclage et encore moins d’une industrie de traitement des déchets. Pour cela, il faudrait, d’une part, que les secteurs étatiques et privés s’impliquent dans la création des centres de tri, de recyclage, de transformation et d’incinération des déchets de façon

Sécurité des sites industriels, la formation du personnel est primordiale
Sécurité des sites industriels, la formation du personnel est primordiale
Sécurité des sites industriels, la formation du personnel est primordiale
Partager cet article
Repost0
2 novembre 2015 1 02 /11 /novembre /2015 14:35

La maîtrise des risques industriels passe par une évaluation des risques technologiques

1- l'Algérie s'oriente de plus en plus vers le développement industriel pour faire face à la chute des cours du pétrole.

Oui notre pays avec ses ressources humaines et naturelles considérables (hors hydrocarbures) et sa position géostratégique privilégiée, nous représentons un énorme potentiel dans le bassin méditerranéen. Mais pour se hisser au rang de puissance émergente, il faut plus que des kilomètres d'asphalte et des mètres cubent de béton. Il est du devoir de notre gouvernement de bien s’inspiré à libérer les initiatives individuelles et de mettre en place une stratégie cohérente de développement, conjuguant soutien à l'industrie locale et l’intégration régionale, dans le cadre du grand Maghreb et d'un partenariat euro-méditerranéen refondé. A notre humble avis, il n’est pas nécessaire de voir plus loin que ça.

En définitive, si les investissements dans les infrastructures permettent de lever les goulots d'étranglement qui entravent la croissance (logements, ressources en eau et en électricité, réseaux de transports), sur un programme de 300 milliards de dollars d'investissements publics, seuls quelques milliards sont destinés à la R&D et au développement des PME. Les perspectives à long terme de l'Algérie reposent sur la capacité des autorités à opérer une véritable diversification de l'économie hors des hydrocarbures, et à faire du secteur privé la locomotive de la croissance. Dans les secteurs suivant :

a) L’agriculture

b) Pêche et ressources halieutiques

c) Énergies renouvelable.

d) L’agro-alimentaire.

e) Pharmaceutique.

f) Industrie automobile et mécanique.

g) Les matériaux de Construction.

h) Télécommunications et la Haute technologie.

i) Industrie électrique et électronique.

j) Tourisme.

2- Est-ce que vous pensez que la création des différents projets industriels est suivie des mesures pour la maîtrise des risques industriels?

Non absolument pas et là je suis formelle, ceci peut être vérifié sur l’élaboration des contrats entre nos investisseurs et leur fournisseurs. A l’intérieur des contrats, rarement si l’on trouve un article exclusivement consacré au risques industriels, à la sécurité en général ou à l’environnement extérieur ou même qui parle des closes contractuel sur la sécurité des équipements, sur la protection du personnel exécutant, des techniciens ou même de la protection de l’environnement immédiat des machines et des hommes. A quelles normes se rattachent-elles ? Sont-elles Algériennes, Européennes, Asiatiques, Américaines ou autres ?

Nos industriels doivent impérativement inclure ces clauses dans leurs contrats d’investissements, sachant que ceux-ci (l’équipement complémentaire pouvant protéger efficacement les industries) ne représentent réellement que 2 à 5% en plus par rapport au volume total d’un investissement. Il est à rappeler en passant que la sécurité, la protection du personnels et des biens d’équipement n’a pas de prix.

3- Parmi les projets il y a la construction du complexe sidérurgique de Bellara, en Algérie, a démarré. Quelles précautions faut-il prendre à votre avis pour éviter les conséquences de cette industrie sur l’environnement et sur la santé humaine ?

La Maîtrise des risques industriels majeurs passe obligatoirement par :

Une évaluation des risques technologiques et une prévention des accidents majeurs.

Les enjeux

Depuis l’accident de l’usine de raffinage de Skikda en 2004, la réglementation a conduit de nouvelles obligations pour les sites ayant une activité industrielle à risques :
- l’élaboration des études de dangers « nouvelle approche »,

- Plan d’organisation interne (POI)
- la mise à jour des Plans d’Intervention Interne (PII),
- la formation du personnel et l’information du public sur les risques encourus.

4- S'il y a des conseils à donner dans ce sens, quels sont ces derniers à votre avis?

Dans ce contexte, il faudrait anticiper et réaliser avec des bureaux spécialisé :

- une connaissance des scénarios d’accidents et l’étendue de leurs conséquences sur la population et l’environnement.

- Prendre en compte l’ensemble des facteurs d’aléas (erreur humaine, défaillance matérielle, …).

- Savoir comment quantifier la probabilité d’occurrence des événements.

- Pouvoir démontrer l’efficacité et la fiabilité des mesures de sécurité de son site.

- Disposez d’une organisation efficace en cas de situation d’urgence.

- Réaliser des simulations en coordination et avec la participation de la Protection civile.

- Impliquer les populations directement concernés par les Risques industriels.


5- Quelles sont également les précautions qu'il faut prendre à votre avis pour éviter les conséquences de cette industrie sur l’environnement et sur la santé humaine ?

Les solutions à apporter sont :

Assistance à la maîtrise des risques sur les projets neufs dès la phase conception

Réalisation de l’étude de dangers (mise à jour tous les cinq ans ou en cas d’évolution majeure) :
- Identification et caractérisation des potentiels de dangers.
- Prise en compte de l’accidentologie.
- Analyse de risques et choix des scénarios d’accidents (méthodes HAZOP et AMDEC, arbres de défaillance, nœuds papillons, QRA …).
- Evaluation des conséquences des scénarios.
- Modélisation (PHAST, modélisations 3D, VERIFLUX,…).

Assistance à la mise en place de Système de Gestion de la Sécurité et/ou de Politique de Prévention des Accidents Majeurs

Élaboration des plans d’organisation des secours (Plan d’Opération Interne, Plan Particulier d’Intervention, Plan de Secours Spécialisé, …).

Formation et information du personnel et du public.

Partager cet article
Repost0
20 juin 2015 6 20 /06 /juin /2015 18:58
Le futur complexe sidérurgique de Bellara, en Algérie
Le rejet des poluants non traiter ver la mer
Le rejet des poluants non traiter ver la mer

Interview du 12 juin 2015

1-La construction du complexe sidérurgique de Bellara, en Algérie, a démarré. L’usine fabriquera à partir de 2017 de l’acier plat et des aciers spéciaux destinés entre autres à l’industrie du rail en Algérie. Ce projet dénote l'importance que revêt cette industrie dans le développement économique du pays mais à votre avis a-t-on réfléchit sur les risques que peut engendrer ce genre d'industrie sur l'environnement et sur la santé humaine?

La relance des toutes les industries en Algérie est primordial, il ne devrait pas y avoir des industries sélectifs ou favorisés un type d’industrie par rapport à un autre type. La relance de notre économie passe obligatoirement par une industrie forte et diversifier et à forte valeur ajouté donc à rentabilité élever. Bien entendu nous ne devrons pas perdre de vue les risques inhérent à tout type d’industrie, pour cela notre pays à veillez et a mise en place depuis bien longtemps un ensemble de batteries de loi pour prévenir :

L’humain et l’environnement immédiat dans lequel l’un ne peut être dissocié de l’autre. Nous devons insister sur le fait que toutes industries émanent de l’homme, en créant cette dernière, il n’a pas omis de se prémunir des risques immédiat de cette même d’industrie.

Fusion de l’acier avant la coulée

L’Europe en est à sa troisième génération des protections individuelles et environnementales, ces même loi et directive doivent être purement et simplement ajusté et carrément ou encore aisément appliquer chez nous pour la simple raison que nous importons toutes les industries d’Europe ou des états-Unis d’Amériques. Il faut impose les mêmes règles protectrices applique chez eux, qu’il le soit chez nous aussi et savoir adapter l’homme actuel aux industries nouvelles. Directive 2006/42/CE du Parlement européen.

Il est à savoir également qu’aucune industrie ni aucun industriel ne peut être au-dessus des lois existant en Algérie, toute nouvelle installations industrielles classée est soumise à l’obligation des études environnementales entres autres et qui prend en charge tous les aspects de protection lier directement et/ou indirectement au projet.

L’aspect santé humaine et/ou environnemental de ce type d’industrie n’est pas épargné dans les conclusions du rapport et qui de surcroît a été commander à un bureau Européenne. (Bureau d’études espagnol IDOM).

Émanation des gaz toxiques et à effet de serre dans l’industrie sidérurgique.

Pour ce nouveau projet gigantesque que l’Algérie lance pour l’horizon 2017, tout doit être fait et même très bien fait sans aucune omission des règles élémentaires et fondamentale pour que ni les pollutions, ni les risques industriels, ni celles liées étroitement à tous ce qui touche l’environnementale ne soit laisser au hasard et évité de répéter les erreurs commise à El-Hadjar.

2-quelles précautions faut-il prendre à votre avis pour éviter les conséquences de cette industrie sur l'environnement et sur la santé humaine?

Toutes les précautions seront mise à jour dans les études demander entres autres celle de l’impact sur l’environnement, et à travers les conclusions des rapports, des mesures de sécurités, de précautions et d’alertes seront éditées et recommander.

Pour éclaircissement, nous en avons recensé quelques-unes afin de nous permette d’avoir une approche scientifique et technique objective pour pouvoir s’en prémunir, nous pouvons donc énumérer les plus connues ici :

Risques accidentels :

  • Incendie (gazomètres ; dépôts de charbon, oxygène, liquides inflammables…)
  • Toxiques (gaz de haut-fourneau et d’aciérie, ammoniac, acide chlorhydrique…)
  • Explosion (gaz de cokerie, d’aciérie ; poussières combustibles ; contact eau avec matières en fusion ; carbure de calcium…)
  • Pollution atmosphérique (fumées d’incendie)
  • Pollution aqueuse (eaux d’incendie, épandage produits chimiques (eaux ammoniacales, acide chlorhydrique, goudrons, hydrocarbures, métaux…), dépôts de combustibles…)
  • Pollution et contamination des sols

Peut relever de la directive « Européenne Seveso » pour l’emploi de substances toxiques, la fabrication de gaz, le stockage de gaz.

Risques chroniques :

Pollutions de l’air :

  • Envol de poussières des stocks extérieurs de matières premières (charbon et minerai de fer)
  • Unités de fabrication – agglomération, hauts fourneaux et laminoirs - qui émettent des poussières contenant des métaux et en particuliers Pb, Cd et Hg, des polluants tels que les dioxydes de soufre, les dioxydes d’azote, les composés organiques volatiles (dont benzène) et les dioxines. En 2010, les émissions toléré de poussières étaient de l’ordre de 1 kg par tonne d’acier produite. La mise en place de meilleures et nouvelles techniques devrait permettre de limiter les rejets à 0.5kg/t d’ici 2020.
  • Les odeurs.

Préparation de la coulée.

Autres types d’impacts :

  • Pollutions de l’eau : grands débits d’eaux de refroidissement et eaux de traitement de gaz souillés par divers produits chimiques, hydrocarbures et métaux lourds.
  • Les vibrations et les bruits par les dimensions des installations et des activités
  • Santé : impact sur la santé essentiellement dû à l’importance des rejets atmosphériques. Les principaux polluants émis par la sidérurgie ayant un impact sur la santé sont : NOx, SO2, poussières, PCDD/F, Chrome, Plomb, Sélénium, Cadmium, Zinc, Arsenic, Nickel, Antimoine, HAP, Naphtalène, Acétaldéhyde, H2S, HCl, Fluorures, Benzène, Toluène, Xylène, hexane – risque légionellose par la présence d’un grand nombre de TAR de forte puissance.
  • La majorité des circuits dérogent à l’arrêt annuel pour nettoyage et désinfection (outils ne pouvant faire l’objet d’un arrêt annuel assez long).

Début de coulée de l’acier en fusion.

3-quelles sont également les mesures de prévention et de protection à prendre?

Connaitre les risques c’est s’en prémunir et s’en protéger :

Mesures de prévention et protection :

  • La réduction des poussières est obtenue par la captation puis le traitement par des électro filtres, et en final par des filtres à manches. De plus, l’injection de chaux et de charbon actif permet une diminution des quantités de métaux, de dioxines et des dioxydes de soufre que contiennent les poussières. Les émissions diffuses sont maîtrisées par le laquage et le traitement dans la masse des stocks extérieurs.
  • La réduction des émissions de dioxyde de soufre peut être obtenue par la désulfuration des gaz de la cokerie.
  • La réduction de dioxydes d’azote peut être obtenue par la technique de recirculations des fumées.

Mesure préventive du Bruit dans les milieux industriels

  • Pour le bruit, éloignement des habitations et si nécessaire dispositions acoustiques particulières lors de l’implantation et la conception de l’usine.
  • Protection du sous-sol et des nappes, notamment s’il existe des décharges internes recevant des boues de lavage ou des déchets de dépoussiérage de gaz (étanchéification des zones de dépôt).
  • En matière de risques : maintenance préventive ; formation des personnels ; moyens de détection (réseaux de capteurs) et moyens de lutte contre les incendies et explosions ; isolement des installations des zones habitées ; plans d’intervention POI PPI.
  • Surveillance de l’environnement (air, nappes…).

Différents cycles de traitement des aciers.

Actions en cours sur le secteur

Il n’y a pas d’action spécifique au domaine mais il est visé par plusieurs actions transversales de par la taille des installations et des émissions.

Depuis 2007 en Europe, il a été impacté des actions suivantes :

  • Sécurité des établissements SEVESO
  • PPRT (Plans de Prévention des Risques Technologiques)
  • Application de la directive IPPC
  • Bref « Iron and Steel »
  • Maîtrise et réduction des émissions toxiques pour la santé (dioxines, benzène, cadmium, plomb, mercure, CVM)
  • Réduction des émissions de composés organiques volatils
  • Légionellose
  • Quotas CO2
  • Connaissance obligatoire et réduction de l’impact lié au plomb d’origine industrielle dans les sols
  • Recherche et réduction des substances dangereuses dans l’eau.
  • Protection des nappes phréatiques.
  • Traitement des rejets en interne avant de les rejeter à la mer.

4-avec la chute des cours du pétrole et ses conséquences sur notre économie, le gouvernement semble déterminé à utiliser toutes les voix nécessaires pour y faire face et se concentre aujourd'hui sur le développement industriel du pays. Pensez-vous que les décisions prises dans ce sens seront accompagnées de mesures de protection?

Il nous semble que ces discisions ont été sagement réfléchies en haut lieu et qu’ils vont dans le bon sens et à notre avis la recherche et le développement actif de nouvelle énergie hors les hydrocarbures conventionnels et/ou non conventionnels est un passage obligé.

Pour notre pays le développement industriel de l’éolienne et le photovoltaïque s’imposent d’eux-mêmes, nous pourrons même en revendre à l’Europe, à condition qu’une stratégie clair allant dans ce sens, soit imposer en haut lieu à nos investisseurs et que des garanties leurs soient signifier afin de protéger et pérenniser leurs investissements.

Evitons les rejets non contrôlés.

5- vous avez parlé récemment d’une récente révision du nouveau barème des honoraires des experts qui sera, un petit plus pour les experts, d’une part, et ne va pas vider les caisses de l’Etat, d’autre part? Pouvez-vous nous en dire plus sur le sujet et où en est le projet?

Le nouveau barème est en vigueur et est applicable depuis janvier 2014, personnellement j’ai eu une copie à partir de la CNA (je les en remercie vivement au passage) mais ou le mal blesse c’est seulement les expert en automobile qui sont concerné par la révision du barème et non pas l’ensemble des experts qui sont concerné.

A titre illustratif ou d’exemple pour un sinistre sur un véhicule de 10.000,00 DA, les honoraire de l’expert automobile on passe de 800,00 DA à 1.000,00 DA soit une augmentation de 200,00 DA donc une variation de 20%. « Le petit plus pour les expert automobile est vraiment petit et il est sûr que les caisses de l’état ne seront pas vidé ».

Exemple : Pour un chiffre d’affaire de trente et un (31.000,00 DA) mille dinars par mois, il faudrait traiter vingt (20) sinistres de 50.000 DA de valeur de dommages subit par l’assuré, ce qui donne : 20 x 1550 = 31.000,00DA.

L’Expert.

H-ALIKARA

Le futur complexe sidérurgique de Bellara, en Algérie
Partager cet article
Repost0
31 mars 2015 2 31 /03 /mars /2015 16:52
Exploitation du gaz non conventionnel (Gaz de Schiste) Mars 2015

Exploitation du gaz non conventionnel (Gaz de Schiste) Mars 2015

le forage horizontale suivie de la fracturation hydraulique 2015

le forage horizontale suivie de la fracturation hydraulique 2015

EXPLOITATION DU GAZ DE SCHISTE
EXPLOITATION DU GAZ DE SCHISTE

Dans cet entretien, l’expert industriel Monsieur Hamid Ali Kara explique les différentes techniques pour l’exploitation du gaz de schiste, ainsi que les mesures à prendre pour éviter le risque industriel. Selon lui, le gaz de schiste, c’est pour plus tard, pour les générations futures, dans 20 ou 30 ans. Mais il faut y penser dès maintenant. Evoquant le sujet de la formation sur le management des risques, M. Ali Kara suggère d’inclure de façon stratégique des spécialités auxquelles notre pays est en insuffisance et d’ajouter des modules en management du ou des risques pour les futurs ingénieurs et masters ou même pour les doctorats.

Reporters : L’exploitation du gaz de schiste ne cesse d’alimenter les débats et continue de dominer l’actualité nationale. En tant qu’expert des risques industriels, comment, à votre avis, maîtriser le risque industriel dans l’exploitation du gaz de schiste, aussi bien sur l’homme que sur l’environnement ?


Hamid Ali Kara : Tout d’abord, il faut savoir et informer les citoyens ou encore les parties prenantes dans les débats qu’une exploitation du gaz de schiste se fait actuellement de deux façons, nécessitant des additifs chimiques. La technique de la fracturation hydraulique a été mise au point dans les années 1940 pour « stimuler » des réservoirs de mauvaise qualité. Cette technique consiste à injecter sous de très fortes pressions (plusieurs centaines de bars pour des objectifs situés entre 2 000 et 3 000 mètres de profondeur) un fluide de fracturation composé d’eau, d’agent de soutènement (sable) visant à éviter que les fissures ne se referment et d’additifs chimiques. La fracturation hydraulique est également utilisée dans les forages destinés à la production d’énergie géothermique – c’est la méthode la plus utilisée aux Etats-Unis. C’est la plus onéreuse et la plus néfaste pour l’environnement. Mais deux problèmes se posent, selon les écologistes et les opposants au gaz de schiste. Cette technique de forage consomme entre 10 000 et 20 000 mètres cubes d’eau. Ensuite, l’eau utilisée n’est pas «pure», elle contient de nombreux additifs comme du sable très fin ou des substances pour tuer les bactéries se nourrissant de gaz, etc. Des études montrent que ces substances seraient toxiques. Les écologistes assurent qu’elles peuvent s’infiltrer dans les nappes phréatiques. L’exploitation intensive du gaz de schiste par fracturation hydraulique a provoqué des catastrophes écologiques aux Etats-Unis. En Algérie, on ne devrait jamais exploiter le gaz de schiste comme il l’a été fait aux Etats-Unis. En Europe, ce type d’exploitation est tout simplement interdit depuis 2011.

L’autre technique, c’est le forage horizontal, développé dès les années 1970. Elle permet de traverser la couche argileuse contenant du gaz sur une grande distance de 1 à 2 kilomètres pour la partie horizontale du forage. Elle remplace le forage de plusieurs puits verticaux et augmente le volume de drainage du puits. Afin d’améliorer la productivité du puits et de rendre la production de gaz – principalement méthane – économiquement rentable, il est aussi indispensable de réaliser une fracturation hydraulique. Aussi, pour l’exploitation du gaz de schiste, les additifs chimiques représentent environ 0,5 % des liquides de fracturation – le reste est de l’eau à plus de 90 % et du sable. On va retrouver des gélifiants permettant de mieux transporter le sable en suspension, des produits facilitant le passage de l’eau et du sable, par exemple en réduisant la tension superficielle de l’eau, des produits visant à prévenir les émulsions (eau et huile), des inhibiteurs de corrosion ou encore des antibactériens. Une partie du savoir-faire des exploitants repose sur la composition de ces additifs (composition maintenue secrète, car aux Etats-Unis, la réglementation n’impose pas de rendre publique la liste des produits chimiques utilisés). Ces additifs sont riches en sels corrosifs et en produits cancérigènes. Il est très important, et il faut le souligner, que le bilan carbone des forages de gaz de schiste est très négatif, surtout si l’on prend en compte non seulement le CO² issu du gaz extrait, mais aussi de la quantité de méthane – méthane CH4 – qui fuit vers l’atmosphère lors de l’extraction, qui est très néfaste pour la couche d’ozone.

Mais qu’en est-il des risques réels sur la santé humaine et environnementale ?


Je reviens ici à votre question sur les risques industriels et les risques associés à la production des gaz de schiste, qui doivent être correctement contrôlés. Pour notre cas, ils sont doubles : pollution des sols et des nappes phréatiques et risque sismique. Ce sont les risques classiques auxquels sont confrontés quotidiennement, depuis plus d’un siècle, les techniciens des métiers de l’extraction du pétrole et du gaz. Cependant, ces risques, en se rapprochant des zones habitées, prennent, avec les gaz non conventionnels, une dimension particulièrement sensible. La contamination des nappes d’eau potable peut être provoquée par la perte de contrôle des fluides de fracturation (en profondeur, le long du puits ou en surface où ils sont stockés), par le gaz lui-même, d’autres constituants (organiques ou minéraux) provenant du sous-sol et éventuellement par les produits chimiques utilisés. Pour éviter cette pollution, les tubes en acier destinés à conduire les fluides et les gaz sont cimentés sur les premières centaines de mètres du puits, là où les nappes phréatiques peuvent être traversées par le forage vertical.

Dans la partie de fracturation horizontale, des technologies géophysiques permettent de suivre en temps réel la propagation des fractures et de détecter la présence éventuelle de failles. La fracturation hydraulique nécessite ponctuellement une grande quantité d’eau, ce qui peut aussi générer des conflits d’usage important et grave dans le Sud algérien. Pour réunir les micro-poches en une unique poche de gaz, un explosif est détonné pour créer des brèches : c’est un petit tremblement de terre. Selon le Centre britannique des tremblements de terre, il existe un lien démontré entre fracturation hydraulique et tremblements de terre. Une société d’exploration dans le nord-ouest de la Grande-Bretagne, en juin 2011, a dû interrompre ses travaux en raison de plusieurs séismes de magnitude 1,5 à 2,3 sur l’échelle de Richter. Des incertitudes existent concernant l’importance du risque sismique induit dû aux pressions élevées du terrain et sous l’effet d’une pression hydraulique plus importante, couplées à des profondeurs et aux comportements en profondeur des fluides de fracturation. Les forages induisent des remontées de métaux lourds ou fluides, conduisant à des toxicologies (santé humaine) et éco-toxicologies (écosystèmes) : mercure, acides, sulfures d’hydrogène… Particules et fluides (liquides, gaz) remontés lors du forage et avec le gaz et les condensats.

La ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, Mme Dalila Bou djemââ, a rassuré que l’exploitation du gaz de schiste, qui fait débat en Algérie, se fera avec de nouvelles technologies qui seront sans danger pour l’environnement. Est-ce possible à votre avis ?


De façon très objective et sans prise de position dans les débats, nous pouvons dès à présent dire que le gaz de schiste, c’est pour plus tard, pour les générations futures, dans 20 ou 30 ans, mais il faut y penser dès maintenant. De nouvelles technologies, oui c’est bien, mais ce ne sera sûrement pas pour demain, car aujourd’hui il n’y a pas d’autre nouvelle technologie dans l’exploitation du gaz de schiste. Notre pays est actuellement au stade des études préliminaires. Une fois les études de faisabilité terminées, l’entrée en exploitation des sites devra être effective pour deux bonnes raisons. L’Algérie est aujourd’hui à la croisée des chemins, elle doit faire un choix dans le domaine de l’exploration et l’exploitation des énergies nouvelles tant pour ses besoins internes que pour maintenir ses exportations, le besoin vital pour l’effort de développement de notre pays. Les réserves des ressources fossiles conventionnelles qui ont constitué jusqu’à présent l’essentiel des besoins internes et des revenus s’épuiseront à court ou à moyen terme, dans les 15 à 30 ans si ce n’est pas plus tôt.

Le développement des énergies renouvelables comme source alternative est une priorité, et la maîtrise d’énergie constituerait un renfort. Le gaz dit « non conventionnel » peut assurer la transition énergétique, nécessairement pour une durée assez longue, avant l’avènement technologique et économique des énergies renouvelables. Ce choix, engageant l’avenir du pays en matière d’énergie, ne devrait pas constituer une aventure qui mettrait en péril les générations futures et même les générations actuelles. La participation de la communauté intellectuelle, des experts en environnement, avec les acteurs du développement durable est plus que nécessaire. Le souci du devenir de notre pays doit l’emporter sur « l’irréflexion tactique ou stratégique » qui consiste à consommer sans aucune retenue les richesses et compromettre le devenir des générations futures. Chez nous, il y a deux tendances bien distinctes les anti et les pro-gaz de schiste. Le principal argument invoqué par les anti gaz de schiste est l’impact potentiel sur l’environnement en raison de son mode d’extraction, la fracturation hydraulique. Cette technologie, la seule qui permette aujourd’hui d’extraire pétrole et gaz de schiste, est devenue l’objet de toutes les peurs. Cette technique est pourtant pratiquée par l’industrie pétrolière depuis la fin des années 1940. On lui reproche l’immense quantité d’eau nécessaire de 10 000 à 15 000 m³ par puits – l’équivalent de 4 piscines olympiques - mais aussi les risques de pollution des nappes phréatiques et des rivières. Ou encore le nombre important de puits nécessaires et leur impact sur les paysages. A cela, il faut ajouter le manque de transparence sur les ajouts et additifs chimiques utilisés. Enfin, nous terminerons sur les coûts des installations, des investissements à réaliser, qui restent malgré tout vraiment disproportionnés pour le rendement qu’il devra donner. Nous devrons payer le transfert technologique à l’étranger. Plusieurs études publiées par la Commission européenne remettent en cause l’exploitation des gaz de schiste. Le rapport publié par la Direction générale de l’environnement de la Commission européenne montre que son exploitation s’avère plus polluante que l’exploitation avec les méthodes traditionnelles. Et selon le rapport du Centre de recherche commun (JRC), qui a planché sur la sécurité énergétique européenne, l’exploitation des gaz non conventionnels ne procurerait pas à l’Europe l’indépendance en gaz naturel. Une étude américaine a également récemment révélé une contamination des puits d’eau potable à proximité de sites de forage de gaz de schiste aux États-Unis. Pour les pro-gaz de schiste, leur exploitation ouvre des perspectives économiques immenses, en termes d’emplois et d’impact sur les prix de l’énergie notamment. Les emplois potentiels : le secteur des hydrocarbures non conventionnels est un grand générateur d’emplois. Un organisme spécialisé dans la prédiction économique, IHS Global Insight, rapporte que le développement des gaz de schiste aux Etats-Unis a contribué à la création en 2010 de 600 000 emplois directs, indirects et induits, et devrait générer quelque 80 000 emplois à l’horizon 2015. En Algérie, on peut estimer à environ 50 000 le nombre de création d’emplois pour ce secteur. Une moindre dépendance énergétique : d’après l’Agence américaine d’informations énergétiques (EIA), l’Algérie recèlerait pas moins de 200 000 milliards de mètres cubes de réserves, d’où seuls 19 800 milliards m³ sont récupérables en gaz de schiste. L’Algérie est ainsi propulsée à la 3e place mondiale par ses réserves de gaz de schiste, devancée par la Chine avec des réserves de 31 220 milliards m³ et de l’Argentine avec 22 500 milliards m³. Aussi, une baisse des prix de l’énergie : la production de gaz de schiste a été multipliée par douze sur le sol américain depuis 2000. L’exploitation des gaz de schiste aux Etats-Unis a entraîné un effondrement des prix et offert aux industriels un gaz trois à quatre fois moins cher qu’en Europe. Conséquence : l’Amérique regagne une part de compétitivité importante.

Sachant qu’à l’approche de la fin du pétrole, l’exploitation du gaz de schiste est indispensable pour l’économie du pays. Ne pensez-vous pas qu’il est temps de développer le management des risques en multipliant les instituts de formation dans ce sens ?


A travers l’ensemble du territoire national, des instituts existent et sont déjà là pour recevoir les étudiants. Ce qu’il faudrait, c’est plutôt d’inclure de façon stratégique des spécialités auxquelles notre pays est en insuffisance et d’ajouter des modules en management du ou des risques, pour les futurs ingénieurs et masters ou même pour les doctorats. Pour ce faire, il serait plus judicieux de faire appel à des experts algériens pour donner un tant soit peu de leurs connaissances aux enfants de ce pays.

Quelle est la relation entre la question du risque industriel et celle du développement durable ?
Les projets industriels et les stratégies quinquennales qui en découlent ont vocation à s’établir sur une longue durée. Mais pour ce faire, l’industrie doit se préoccuper de plus en plus de la préservation de son environnement immédiat. Car, d’un côté, on ne peut pas vivre durablement et sainement avec du bruit, des odeurs déplaisantes, un paysage dégradé, des sources de pollution altérant la santé et la nature et la sensation du danger ; et, de l’autre, l’industrie ne peut pas continuer à ignorer «son environnement» au sens d’entourage, à défaut bien entendu de l’environnement qui fonctionne à un autre niveau d’échelle. C’est-à-dire un territoire en tant qu’espace peuplé, sociabilisé et «écologiste» qui ne soit pas seulement un pourvoyeur d’externalités, un support d’activité, mais un territoire actif dans une approche systémique du problème.ob_c08965_02.jpg

S’interroger sur la façon de prendre en compte le risque dans une démarche de développement durable revient en somme à se poser la question du comment vivre durablement l’un à côté de l’autre sur un espace limité. Les rapports se posent donc en termes de proximité et de voisinage, ce qui est une manière de spatialiser le concept. L’enjeu est d’assurer à la fois la pérennité de l’industrie et son acceptabilité sociale. Dès lors, on peut s’interroger sur la visibilité du risque dans la mise en place des actions d’un agenda programmé dans le temps. N’est-il pas noyé dans un ensemble flou, consensuel, à durabilité d’autant plus faible qu’on a réduit le niveau d’échelle (du global au local), alors que le risque est par nature conflictuel ? Nous examinerons en première partie comment une nouvelle approche de la gestion des risques, qui prend en compte le territoire vulnérable et ses enjeux, permet d’envisager réellement le problème sous cet angle. Nous analyserons ensuite les stratégies industrielles en matière de gestion de l’environnement, des risques et du développement durable pour, en troisième lieu, se pencher sur les processus d’inscription du développement durable dans un territoire industriel « à risque », au travers de la mise en place de l’agenda applicable.

Quels sont, à votre avis, les pays qu’il faut prendre comme modèle pour maîtriser le risque industriel en Algérie ?


Nul pays ne peut être à l’abri d’un incident ou même d’un accident à haut risque industriel. Même si les pays que nous allons citer ont subi des incidents, nous pouvons dire qu’ils ont mis les moyens matériels avec les instruments inhérents (mise en place des procédures préventives, de formation en management des risques, de mesures de réduction des risques, etc.) à la prise en charge des risques industriels et, par voie de conséquence, ont réduit de façon très appréciée les risques. Donc à titre d’exemple, il y a la Grande-Bretagne, l’Allemagne et même le Japon.

L'exploitation du gaz de schiste 2015

L'exploitation du gaz de schiste 2015

Partager cet article
Repost0
19 mars 2015 4 19 /03 /mars /2015 18:19

«Il faut maîtriser l’urbanisation future autour des sites à risques»

Qu’est-ce qu’un risque industriel ? Qu’en est-il en Algérie ?


Hamid Ali Kara : Un risque industriel majeur est un événement accidentel qui se produit sur un site industriel et qui entraîne des conséquences immédiates graves pour le personnel, les populations avoisinantes, les biens équipements, meubles et immeubles et à l’environnement. Les générateurs de risques sont regroupés en deux familles. Il y a les industries chimiques produisant des produits chimiques de base, des produits destinés à l’agroalimentaire (notamment les engrais), les produits pharmaceutiques et de consommation courante (eau de javel, etc.) ; ensuite les industries pétrochimiques produisant l’ensemble des produits dérivés du pétrole (essence, goudron, gaz de pétrole liquéfié). Tous ces établissements sont des établissements fixes qui produisent, utilisent ou stockent des produits répertoriés dans une nomenclature spécifique que l’on nomme les installations classées.

Les conséquences d’un accident dans ces industries sont regroupées sous trois typologies d’effets.

  1. En premier lieu, on trouve les effets thermiques qui sont liés à une combustion d’un produit inflammable ou à une explosion ;
  2. En deuxième lieu, les effets mécaniques qui sont liés à une surpression, résultant d’une onde de choc (déflagration ou détonation) provoquée par une explosion. Celle-ci peut être issue d’un explosif, d’une réaction chimique violente, d’une combustion violente (combustion d’un gaz), d’une décompression brutale d’un gaz sous pression (explosion d’une bouteille d’air comprimé par exemple) ou de l’inflammation d’un nuage de poussières combustibles. Pour leurs conséquences, les spécialistes calculent la surpression engendrée par l’explosion (par des équations mathématiques), afin de déterminer les effets associés (lésions aux tympans, poumons, etc.)
  3. Et enfin les effets toxiques résultant de l’inhalation d’une substance chimique toxique (chlore, ammoniac, phosgène, etc.), suite à une fuite sur une installation. Les effets découlant de cette inhalation peuvent être, par exemple, un œdème du poumon ou une atteinte au système nerveux.

Selon les estimations du ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement (Mate), pas moins de 4000 installations industrielles à haut risque recensées se trouvent en milieu urbain. Quels en sont les risques encourus ?


La cohabitation des unités à haut risque avec les espaces de vie humaine, conjuguée à l’essor de l’information et de la communication, fait passer le risque technologique en un risque psychologique majeur. Il suffit de se remémorer les scènes d’il y a quelques années à Skikda (le 19 janvier 2004), lorsque les populations des cités proches de la zone industrielle, prises de panique, y compris par l’effet de la médiatisation, sont allées dans une première étape se réfugier sur les collines avoisinantes pour s’adonner, dans une seconde étape, à une véritable errance. À Skikda, la population a vécu à la fois et lors d’un même accident les effets dévastateurs des risques technologiques (accident industriel mortel). Par ailleurs, il est important aussi de souligner l’explosion du gazoduc Hassi R’mel-Arzew qui avait causé plus de 78 blessés, 50 ovins complètement carbonisés, plusieurs maisons endommagées par les flammes. L’un des quatre gazoducs reliant Hassi R’mel à Arzew a été littéralement déchiqueté par une explosion à la hauteur du douar B’khaïtia II, dans la commune de Si Abdelmoumène, à seulement 4 km au nord de Mohammadia. Enfin, il y a lieu également de rappeler l’explosion dans l’usine de production d’ammoniac d’Arzew. Pour Skikda, c’est l’absence d’un « risque management » qui a été à l’origine du premier et du second accident en particulier. Résultat : 2 agents ont péri, deux bacs ont été détruits, avec la perte de 44 389 mètres cubes de pétrole, en plus des engins roulants de l’unité d’intervention. La conclusion est que les efforts technologiques ne distribuent plus uniquement de la richesse, mais aussi des risques majeurs. Les groupes industriels et les pays qui ne s’adaptent pas à cette réalité paient une lourde facture économique et sociale de plus en plus conséquente.

Ainsi, même chez les groupes pétroliers de grande renommée, à l’image du géant et leader britannique, BP, des incidents graves se produisent ainsi sur leurs plates-formes offshores et partout ailleurs. La différence avec le cas de l’Algérie, en général, et de Sonatrach en particulier, est la fréquence du passage de ces accidents du stade de « presque risque » à celui de « risque majeur».

Qu’est-ce que cela veut dire ?


À titre illustratif, pour une même période, sur 15 accidents survenus chez Sonatrach, qui auraient dû se limiter à ce que la pyramide de «Bird» qualifie de « presque risque », une fatalité a été enregistrée, alors que dans la profession, chez les leaders, une fatalité est enregistrée sur 60 accidents en moyenne. Ce qui rend ces risques encore plus catastrophiques est qu’à l’image de GL1K, de la RTE Skikda et de la plate-forme de Hassi-Messaoud, les sites pétroliers, sources de risques, se trouvent dans des zones industrielles conçues dans une période où les villes étaient démunies d’outils de gestion de l’urbanisme et où existent d’autres activités avec en prime des zones urbaines dans les limites immédiates de ces infrastructures. Les efforts consentis par Sonatrach dans la prise en charge et les moyens mis en investissements concernant la fonction hygiène, sécurité et environnement (HSE) sont de l’ordre (si je ne me trompe pas) de 1,5 milliard de dollars au cours des deux années précédentes, dont plus de 50% ont été dédiés à l’amélioration de la sécurité des unités industrielles.

Cela est bien. Mais les autres industries de transformation n’ont absolument pas ces moyens, il faut se le dire. Pendant dix ans, la question des risques industriels a fait l’objet de plans d’action gouvernementaux mis en musique via des lois, décrets et autres circulaires… Dix ans de construction d’une culture du risque en Algérie mais qui peine encore à se développer.

Que faut-il faire alors ?


Une vigilance de tous les jours sur les questions de sécurité et de prévention des risques. Sur ce point, il est utile de souligner qu’un grand nombre d’habitations dans de nombreuses villes du pays est édifié sur des pipelines. Parmi les wilayas, qui enregistrent le plus grand nombre de constructions sur des ouvrages dangereux, on peut citer selon des données qui datent de quelques années. Bejaïa, avec 778 constructions, Ouargla 442, Tébessa 480 et Batna 516. Hassi-Messaoud, qui doit être délocalisé à l’horizon 2020-2025, regroupe près de 60 000 habitants, dont une bonne partie des logements a été édifiée sur des pipelines. Ce premier inventaire fait état d’au moins 4 000 habitations à l’échelle nationale qui sont construites sur des gazoducs ou des oléoducs, soit une population d’au moins 28 000 habitants, sous la menace permanente d’explosions, d’incendies et de surcroît d’intoxication. L’exploitant des installations dangereuses doit par ailleurs les concevoir, les construire et les exploiter en réduisant autant que possible les risques d’accidents, sous le contrôle de l’inspection des installations classées (État). La loi algérienne prévoit, pour rappel, la création de commissions locales d’information et de concertation autour des installations classées à hauts risques et qui sont définies dans les textes du ministère de l’Environnement, pour permettre au public d’être mieux informé et d’émettre des observations.

Comme cela se fait en Europe, concernant les projets d’installation de sites à risques, il serait judicieux de faire passer l’information au public en le renforçant par la création d’un article de loi, dont la rédaction ferait appel au citoyen de la commune afin d’être informé et d’émettre des avis. Il en ressort que lors de l’enquête publique portant sur l’autorisation de l’installation, une réunion publique devrait être obligatoire si le président de l’APC (maire) de la commune sur le territoire de laquelle sera implantée l’installation en fait la demande. D’autre part, et c’est le plus important, me semble-t-il, dans le contexte algérien, les pouvoirs publics sont dotés d’un instrument destiné à maîtriser l’urbanisation future autour des sites à risques et devant permettre une action efficace sur les sites existants. Cela dit, l’approche probabiliste affiche clairement que le risque zéro n’existe pas. Malgré toutes les mesures de prévention et de réduction du risque à la source, la probabilité qu’un accident survienne n’est jamais nulle. Il est donc nécessaire de planifier les secours en cas de sinistre.

Quelles solutions adopter pour inciter les entreprises à hauts risques à prendre au sérieux cette problématique?


Il y a avant tout l’élaboration du plan d’opération interne (POI) dont la vocation est de gérer un incident circonscrit au site et ne menaçant pas les populations avoisinantes. Sa finalité est de limiter l’évolution du sinistre et de remettre l’installation en état de fonctionnement. Ensuite, il y a le plan particulier d’intervention (PPI) mis en place par la daïra pour faire face à un sinistre sortant des limites de l’établissement. La finalité de ce plan départemental de secours est de protéger les populations des effets du sinistre. Certains sites non classés peuvent se voir imposer de tels plans par la daïra après analyse des risques inhérents aux installations.

Il ne faut pas oublier également l’information préventive des populations : le droit à l’information générale sur les risques majeurs s’applique. Chaque citoyen doit prendre conscience de sa propre vulnérabilité face aux risques et pouvoir l’évaluer pour la minimiser. Pour cela, il faut se tenir informé sur la nature des risques qui nous menacent, ainsi que sur les consignes de comportement à adopter en cas d’événement (site du MATE, APC, services de l’État). Les populations riveraines des sites classés doivent recevoir tous les cinq ans une information spécifique financée par les exploitants, sous contrôle du wali délégué de leurs circonscriptions respectives. Cette campagne, généralement appelée campagne PII, doit notamment porter sur la nature du risque, les moyens de prévention mis en place, ainsi que sur les consignes à adopter.

Que pensez-vous de la réglementation mise en application dans ce sens?


En Algérie, il y a la loi n°04-20 (25 déc. 2004) sur la prévention des risques majeurs et gestion des catastrophes. Cette loi définit clairement les responsabilités de chacun des acteurs impliqués dans le domaine de la prévention au niveau des zones et des pôles industriels : les pouvoirs publics, les collectivités locales et les exploitants. Elle repose sur deux principes fondamentaux : la surveillance des installations à risque majeur (exploitants, autorités publiques) et le principe de précaution et de prévention. Il y a, par ailleurs, l’instruction ministérielle R2 de février 2005 relative à la prévention, la maîtrise et la gestion des risques industriels et énergétiques, ainsi que le décret exécutif n° 07-144 du 19 mai 2007 qui fixe la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement. Tout a été, donc, fait pour que nos industriels se mettent en phase avec la réglementation en vigueur, et depuis bien longtemps, au tout début des années 1990. Au-delà, depuis le début des années 1980, l’Algérie a adopté plusieurs instruments juridiques internationaux concernant les aspects spécifiques de la gestion des risques. On peut citer les « directives de Londres » applicables à l’échange de renseignements sur les produits chimiques qui font l’objet du commerce international.. Il faut également noter la prise en compte des recommandations de la Conférence internationale sur la sécurité chimique à Stockholm en 1994, qui a débouché sur la Convention du même nom.

L’Expert Industriel.

H-ALIKARA

Partager cet article
Repost0
2 avril 2010 5 02 /04 /avril /2010 21:18

Fiche technique N° 003

les risques en industries sidérurgiques 2010

Le terme sidérurgie désigne à la fois les techniques d’obtention de la fonte et de l’acier, mais aussi l’industrie qui les met en œuvre.

Elle présente une grande variété d’industries allant des sites intégrés produisant plusieurs millions de tonnes d’acier avec leurs quais de déchargement, cokerie, chaîne d’agglomération, hauts-fourneaux, convertisseurs, ateliers de traitement en poche, coulées continues, laminoir à chaud et outils de parachèvements, aux aciéries électriques.

Elle comprend deux grandes familles de produits finis :

  • les produits plats : plaques (épaisseur supérieure à 10 mm), tôles à chaud, feuilles ou bobines laminées à froid et éventuellement revêtues, galvanisées ou laquées
  • et les produits longs : rails, poutrelles, palplanches, fil machine, ronds à béton, laminés marchands.

Deux grands types d’installations sidérurgiques existent :

  • les aciéries intégrées, produisant de l’acier brut à partir de minerais de fer et de charbon ;
  • les aciéries électriques, produisant de l’acier à partir de ferrailles.

La production française d’acier brut se concentre sur trois usines situées à Dunkerque, à Fos et à Florange.

La production française d’acier brut provient, à 60%, des trois grandes aciéries intégrées. Les vingt six aciéries électriques utilisant des ferrailles recyclées contribuent pour les 40% restants à cette production.

La sidérurgie utilise 20% de l’énergie consommée dans l’industrie manufacturière française, avec 9,5 millions de tonnes équivalent - pétrole (tep) en 1999. Les usines sidérurgiques consomment surtout des combustibles minéraux solides (64%) avec le charbon et le coke de houille. Elles consomment également de l’électricité (28%) et du gaz naturel (7%). Elles consomment ainsi 84 % du charbon de l’industrie manufacturière et 11% de l’électricité.

Cette activité se caractérise par des émissions polluantes parmi les plus élevées de France pour de nombreux paramètres. Plus de la moitié des matières premières traitées se retrouvent en fin de processus sous forme de rejets gazeux, de déchets ou de sous-produits solides.

Risques accidentels :

  • Incendie (gazomètres ; dépôts de charbon, oxygène, liquides inflammables…)
  • Toxiques (gaz de haut-fourneau et d’aciérie, ammoniac, acide chlorhydrique…)
  • Explosion (gaz de cokerie, d’aciérie ; poussières combustibles ; contact eau avec matières en fusion ; carbure de calcium…)
  • Pollution atmosphérique (fumées d’incendie)
  • Pollution aqueuse (eaux d’incendie, épandage produits chimiques (eaux ammoniacales, acide chlorhydrique, goudrons, hydrocarbures, métaux…), dépôts de combustibles…)
  • Pollution des sols

Peut relever de la directive Seveso pour l’emploi de substances toxiques, la fabrication de gaz, le stockage de gaz.

Risques chroniques :

Pollutions de l’air :

  • Envol de poussières des stocks extérieurs de matières premières (charbon et minerai de fer)
  • Unités de fabrication – agglomération, haut fourneaux et laminoirs - qui émettent des poussières contenant des métaux et en particuliers Pb, Cd et Hg, des polluants tels que les dioxydes de soufre, les dioxydes d’azote, les composés organiques volatiles (dont benzène) et les dioxines. En 2005, les émissions de poussières étaient de l’ordre de 1,5 kg par tonne d’acier produite. La mise en place de meilleures techniques devrait permettre de limiter les rejets à 1kg/t d’ici 2010.
  • Odeurs

Autres types d’impacts :

  • Pollutions de l’eau : grands débits d’eaux de refroidissement et eaux de traitement de gaz souillés par divers produits chimiques, hydrocarbures et métaux lourds
  • Bruit par les dimensions des installations et des activités
  • Santé : impact sur la santé essentiellement dû à l’importance des rejets atmosphériques. Les principaux polluants émis par la sidérurgie ayant un impact sur la santé sont : NOx, SO2, poussières, PCDD/F, Chrome, Plomb, Sélénium, Cadmium, Zinc, Arsenic, Nickel, Antimoine, HAP, Naphtalène, Acétaldéhyde, H2S, HCl, Fluorures, Benzène, Toluène, Xylène, hexane – risque légionellose par la présence d’un grand nombre de TAR de forte puissance. La majorité des circuits dérogent à l’arrêt annuel pour nettoyage et désinfection (outils ne pouvant faire l’objet d’un arrêt annuel assez long).

Mesures de prévention et protection :

  • La réduction des poussières est obtenue par la captation puis le traitement par des électrofiltres, et en final par des filtres à manches. De plus, l’injection de chaux et de charbon actif permet une diminution des quantités de métaux, de dioxines et des dioxydes de soufre que contiennent les poussières. Les émissions diffuses sont maîtrisées par le laquage et le traitement dans la masse des stocks extérieurs.
  • La réduction des émissions de dioxyde de soufre peut être obtenue par la désulfuration des gaz de la cokerie.
  • La réduction de dioxydes d’azote peut être obtenue par la technique de recirculations des fumées.
  • Pour le bruit, éloignement des habitations et si nécessaire dispositions acoustiques particulières lors de la conception.
  • Protection du sous-sol et des nappes, notamment s’il existe des décharges internes recevant des boues de lavage ou des déchets de dépoussiérage de gaz (étanchéification des zones de dépôt).
  • En matière de risques : maintenance préventive ; formation des personnels ; moyens de détection (réseaux de capteurs) et moyens de lutte contre les incendies et explosions ; isolement des installations des zones habitées ; plans d’intervention POI PPI.
  • Surveillance de l’environnement (air, nappes…).

 

Actions en cours sur le secteur

Il n’y a pas d’action spécifique au domaine mais il est visé par plusieurs actions transversales de par la taille des installations et des émissions.

En 2007, il sera impacté par les actions nationales suivantes :

  • Sécurité des établissements SEVESO
  • PPRT
  • Application de la directive IPPC
  • Bref « Iron and Steel »
  • Maîtrise et réduction des émissions toxiques pour la santé (dioxines, benzène, cadmium, plomb, mercure, CVM)
  • Réduction des émissions de composés organiques volatils
  • Légionellose
  • Quotas CO2
  • Connaissance et réduction de l’impact lié au plomb d’origine industrielle dans les sols
  • Recherche et réduction des substances dangereuses dans l’eau.

 

Fiche technique N° 003

 

Partager cet article
Repost0
18 décembre 2009 5 18 /12 /décembre /2009 00:55

Fiche technique N° 001

 


La sécurité au travail

 

L'Europe légifère dans le domaine de la santé et de la sécurité.

Une directive-cadre du 12 juin 1989 a rassemblé les principes généraux dans le domaine de la sécurité et de la santé au travail. Cette directive est en application depuis le 1er janvier 1993.

L'organisation générale de la sécurité dans les entreprises Algériennes.

La loi  88-07 du 26 janvier 1988 prévoie que l'employeur doit prendre les mesures pratiques nécessaires pour assurer l’hygiène et la sécurité des travailleurs et protéger leur santé.

Elle s'appuie sur les règles suivantes :

  • éviter les risques,
  • évaluer les risques qui ne peuvent être évités,
  • combattre les risques à la source,
  • tenir compte de l'état d'évolution de la technique,
  • remplacer ce qui est dangereux par ce qui l'est moins ou pas du tout,
  • introduire la prévention des risques dans l'organisation du travail,
  • adapter le travail à l'Homme,
  • prendre des mesures de protection collectives avant les mesures individuelles,
  • donner les instructions appropriées,
  • contrôler l'application de ces mesures.

La sécurité et la santé sur les lieux de travail

La loi 88-07 du 26 janvier 1988  fixe les prescriptions  relatives à l’hygiène, à la sécurité et à la médecine du travail.

Voici les thèmes pour lesquels des règles sont à appliquer dans les lieux de travail :

  • stabilité et solidité des bâtiments,
  • installation électrique,
  • voies et issues de secours,
  • détection et lutte contre l'incendie,
  • aération des lieux de travail,
  • éclairage naturel et artificiel des locaux de travail,
  • plancher, murs, plafonds et toits des locaux de travail,
  • portes et portails,
  • voies de circulation et zones de danger,
  • escaliers et trottoirs roulants,
  • quais et rampes de chargement,
  • dimension et volume d'air des locaux-espace pour la liberté de mouvement au poste de travail,
  • locaux de repos,
  • femmes enceintes et mères allaitantes,
  • équipements sanitaires (vestiaires et armoires à vêtements, douches et lavabos, toilettes),
  • locaux destinés aux premiers secours-matériel,
  • travailleurs handicapés,
  • lieux de travail extérieurs.

En résumé, le chef d'entreprise est responsable de la sécurité et de la protection de la santé dans son entreprise, et il devra parfois se faire assister par des spécialistes.
De leur côté, les travailleurs et leurs représentants ont l'obligation de concourir activement aux actions de prévention et de protection.

Lois et décrets importantes

  • La loi 83-13 du 02 juillet 1983 fixe les prescriptions relatives aux accidents du travail aux maladies professionnelles, notamment ses articles 63 à 75.
  • La loi 85-05 du 16 février 1985  fixe les prescriptions minimales relatives à la protection et à la promotion de la santé pour les lieux de travail.
  • La loi 88-07 du 26 janvier 1988  fixe les prescriptions  relatives à l’hygiène, à la sécurité et à la médecine du travail.
  •  La loi 90-03 du 06 février 1990 fixe les prescriptions relatives aux relations de travail.
  • Le décret  86-132 du 27 mai 1986  fixant les règles de protection des travailleurs contre les risques de rayonnement ionisant et de l’utilisation des substances radioactives.
  • Le décret exécutif  91-05 du 19 janvier 1991relatives aux prescriptions  générales de protection applicables en matière d’hygiène et de sécurité en milieu e travail.
  • Le décret exécutif  02-427 du 07 décembre 2002 relatif aux conditions d’organisation de l’instruction, de l’information et de la formation des travailleurs dans le domaine de la prévention des risques professionnels.

Le port des EPI (Équipement de Protection Individuel)

Suite à diverses demandes concernant l'existence de norme sur l'utilisation des EPI, mais il n'y a pratiquement aucune norme concernant les cas d'obligation de port des EPI. Par contre il y a une cinquantaine de normes concernant le marquage, les essais de conformité, la maintenance...
En résumé, le port des EPI est surtout règlementé par le code du travail et non par des normes.
Voici un condensé des règles s'y rapportant.

 

 

3 catégories d'EPI :

 

   

Catégorie I
Agressions
superficielles

Catégorie II
Agressions graves

Catégorie III
Dangers mortels

Définition

Protection contre les agressions (mécaniques, physiques ou chimiques) superficielles, les petits chocs ou vibrations n'affectant pas les parties vitales du corps et non susceptibles de provoquer des lésions irréversibles et protection contre le rayonnement solaire

Protection contre les agressions (mécaniques, physiques ou chimiques) graves et les chocs affectant les parties vitales du corps et susceptibles de provoquer des lésions irréversibles

Protection contre les dangers mortels

Obligations du fabricant ou du responsable de la 1ère mise sur le marché

- la déclaration de conformité "CE" définie à l'annexe III-6 ;

- la documentation technique visée à l'annexe III-7 ;

- la notice d'information visée au point 1.4 de l'annexe III-4.

- la déclaration de conformité "CE" définie à l'annexe III-8 ;

- la documentation technique visée à l'annexe III-9 ;

- Obligation pour le fabricant de mettre en place une procédure d'examen "CE" de type (contrôle par un organisme habilité) (article R.322-35).

- la déclaration de conformité "CE" définie à l'annexe III-8 ;

- la documentation technique visée à l'annexe III-9 ;

- Obligation pour le fabricant de mettre en place un "système de garantie de qualité CE" (article R.332-36) ou un "système d'assurance qualité CE de la production avec surveillance"(article R.322-37).

L'utilisation des EPI est réglementée par le décret 92-768, codifié aux articles R 233-151 à R 233-157 du Code du travail, transposition en droit français de la directive européenne 89/686 CEE EPI (voir la fiche pratique sur la hiérarchisation des lois pour plus de détail).

Le chef d'établissement prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des travailleurs.

À cet effet, l'article L. 230-2 du Code du travail indique qu'il appartient à l'employeur d'évaluer les risques pour la santé et la sécurité des travailleurs, y compris dans le choix des procédés de fabrication, des équipements de travail et dans la définition des postes de travail. À l'issue de cette évaluation, l'employeur prend les mesures de prévention et de sécurité qui s'imposent. Si nécessaire, des EPI adaptés sont mis à la disposition des salariés et l'employeur veille à leur utilisation effective. Les articles R. 233-1 et R. 233-1-3 du Code du travail énoncent en outre que le chef d'établissement doit mettre, en tant que de besoin, les EPI appropriés aux risques à prévenir.

Les principales obligations de l'employeur :

1. Mettre à disposition gratuitement et de manière personnelle les EPI nécessaires et appropriés au travail à réaliser.

2. Vérifier le bon choix de l'EPI sur une base d'analyse des risques à couvrir et des performances offertes par l'EPI.

3. Veiller à l'utilisation effective des EPI.

4. Vérifier la conformité de l'EPI mis à disposition.

5. Informer les personnes chargées de la mise en œuvre ou de la maintenance des EPI.

6. Fixer les conditions de mise à disposition, d'utilisation, d'entretien et de stockage des EPI. Les instructions d'utilisation seront prescrites par des consignes ou règlements intérieurs. Ces instructions seront respectées par l'utilisateur, qui en cas de refus, engagera pénalement sa responsabilité.

7. Assurer le bon fonctionnement et un état hygiénique satisfaisant par les entretiens, réparation et remplacement nécessaires des EPI.
Note : Pour le matériel protégeant contre les chutes de hauteur, celui-ci doit faire l'objet, depuis moins de 12 mois au moment de son utilisation, d'une vérification générale périodique. Cette vérification doit être enregistrée sur le registre de sécurité et doit être conservé durant 5 années.

8. Ce registre doit être tenu constamment à jour et à la disposition de l'inspection du travail et de la CHSCT. Il doit contenir les entrées de matériel, le résultat des vérifications annuelles, les réparations et les réformes des EPI contre les chutes de hauteur.

9. Informer les utilisateurs des risques contre lesquels l'EPI les protège, des conditions d'utilisation, des instructions ou consignes de l'EPI et leur condition de mise à disposition.

10.  Former et entraîner les utilisateurs au port de l'EPI. Cette formation doit être renouvelée aussi souvent que nécessaire pour que l'EPI soit utilisée conformément à sa consigne d'utilisation.

Les principales obligations de l'employé :

1. Il incombe à chaque travailleur de prendre soin de sa santé et de sa sécurité en fonction de ses possibilités et de sa formation ainsi que de celles des personnes concernées par ses actes et omissions au travail.

2. Avant chaque usage, l'utilisateur doit s'assurer de l'état satisfaisant de son matériel.

3. Tout manquement aux consignes de sécurité peut aboutir, en cas d'accident, à des poursuites pénales.

Attention : les chefs d'entreprises, et ce dans tout les cas, se doivent de veiller à l'utilisation effective des EPI.

Produits normalisés sans marquage CE

1) NF EN 1496 : Équipement de sauvetage, dispositifs de sauvetage par élévation.
2) NF EN 1497 : Équipement de sauvetage, harnais de sauvetage.
3) NF EN 1498 : Équipement de sauvetage, sangles de sauvetage.
4) NF EN 795 : Dispositif d'ancrage.
5) CLASSE A1-A2 : Points d'ancrage fixes.
6) CLASSE C : Supports d'assurage flexibles horizontaux.
7) CLASSE D : Supports d'assurage rigides horizontaux.

• Les dispositifs d'ancrage sont exclusivement destinés à être utilisés avec des EPI contre les chutes en hauteur.
• Seules les classes B et E sont entièrement couvertes par la Directive EPI.
• Les éléments et composants du système de classe A,C et D, peuvent être couverts par la Directive sur les EPI,
ainsi que par d'autres Directives, comme par exemple celle portant sur les produits de construction.
• L'installation des interfaces avec la structure n'est pas couverte par la Directive EPI.

 

EPI contre les chutes de hauteur

Définition : Norme EN 363

• La présente norme fixe la terminologie et les exigences relatives aux systèmes d'arrêt des chutes utilisés.
Comme équipement de protection individuelle contre les chutes de hauteur. En outre, cette norme décrit, au moyen d'exemple, la manière dont les composants ou les assemblages de composants peuvent être reliés dans un système d'arrêt des chutes. Ces exemples devraient permettre à l'acheteur ou à l'utilisateur d'assembler correctement tous les composants et de constituer un système d'arrêt des chutes.
NB : Un système d'arrêt des chutes ne comprend pas les points d'ancrage appropriés tel que spécifié dans la norme En795 qui sont indispensables pour tout arrêt de chute.

Adoptez une attitude positive et ne devenez pas les victimes
ou les responsables de ces négligences :

• Plus de 80 000 chutes de hauteur ces dernières années.
• Des règles élémentaires de sécurité non respectées.
• La formation du personnel mise en cause.
• Des installations hors normes sont responsables...
• Des dirigeants sur le banc des accusés...

Risques électriques

 

Le cadre d'application

Toute entreprise peut être confrontée à un accident d'origine électrique. Même si on observe peu d'accidents du travail. Une bonne connaissance des principes de base de la sécurité électrique permettra à chaque salarié de limiter les risques.

Les lésions occasionnées sont fonction de la nature du courant (alternatif ou continu), de la tension et de paramètres physiologiques (transpiration…). Le plus souvent multiples, ces lésions touchent principalement la main, les membres supérieurs et les yeux. Ce sont des brûlures, des commotions, des contusions ou des plaies. Un incendie sur trois serait d'origine électrique.

Le contexte réglementaire

Les entreprises concernées :

Le Code du travail vise les établissements industriels, commerciaux et agricoles et leurs dépendances, de quelque nature que ce soit, publics ou privés, laïques ou religieux, même s'ils ont un caractère coopératif, d'enseignement professionnel ou de bienfaisance, y compris les établissements où ne sont employés que les membres de la famille sous l'autorité soit du père, soit de la mère, soit du tuteur.

Les accidents électriques sont généralement dus :

  • au mauvais état des isolants (dégât mécanique, désagrégation ou usure),
  • aux modifications sans contrôle (modification ou extension d'une installation électrique par une personne non compétente),
  • à l’utilisation de machines-outils portatives, d’appareils de soudure électrique, de lampes portatives ou de ponts roulants,
  • aux interventions sur ou au voisinage du réseau (lignes aériennes, postes de transformation et canalisations enterrées).

Ne sont pas concernés :

  • les ouvrages de distribution d'énergie électrique et les installations de traction électrique ainsi que leurs annexes et chantiers d'extension, de transformation et d'entretien des distributions d'énergie électrique en exploitation,
  • les chantiers souterrains d'aménagement de chutes d'eau,
  • les installations électriques spécifiques de bord des navires et aéronefs.

La réglementation en électricité :

  • Décret n°88-1056 du 14 novembre 1988 (.pdf, 604ko) ;
    Ce décret traite de la protection des travailleurs dans les établissements assujettis au Code du Travail (livre 2, titre 3) qui mettent en œuvre des courants électriques. Voir également le dossier de l'INRS sur le décret.
  • Loi n°91-1, du 03/01/1991. Article 30 qui modifie les dispositions du code du travail.
  • Code du travail article L231-1, du 03/01/1991. Livre II : Réglementation du travail. Titre III : Hygiène, sécurité et conditions de travail.

La normalisation :

Il existe 3 normalisations en électricité :

  • la CEI (international) : Publications et recommandations
  • le CENELEC (européen) : Documents d’harmonisation (HD) ou normes européennes (EN)
  • l’UTE (français) : Normes homologuées, guides et publications.

La normalisation en France est réglementée par l’AFNOR. Les principales normes françaises de réalisation sont :

Source : Académie de Rouen ; voir le dossier complet (sensibilisation et prévention des risques électriques, habilitation des intervenants).

L'habilitation

Pour intervenir sur quelque installation électrique que ce soit, il est nécessaire de posséder une habilitation délivrée par le chef d'établissement. Cette habilitation est la reconnaissance de la capacité d'une personne à effectuer des opérations en toute sécurité et à connaître la conduite à tenir en cas d'accident, ceci signifie que :

  • le salarié a suivi une formation adaptée aux travaux à effectuer,
  • le salarié a bien assimilé cette formation attestée par un contrôle des connaissances (l'attestation pourra servir de justificatif de compétence pour le chef d'entreprise),
  • l'aptitude médicale délivrée par le médecin du travail tient compte des risques particuliers auxquels le salarié sera exposé,
  • le salarié possède un recueil des consignes de sécurité,
  • si le salarié est un intérimaire, il doit pouvoir justifier d'une pratique dans les 6 derniers mois.

Il existe plusieurs niveaux d'habilitation en fonction de :

  • la nature des interventions (dépannage, raccordement, essais, vérifications, consignations, travaux sous tension, nettoyages sous tension, travail au voisinage),
  • la nature des travaux (d'ordre non électrique, d'ordre électrique),
  • la tension des installations (basse tension, haute tension).

La nature d'une habilitation est symbolisée par des lettres et un indice numérique :

Principales habilitations selon UTE C 18-510

1ère lettre : domaine de tension

B - Basse tension (< ou =1000 V)
H - Haute tension (> 1000 V)

Indice : personnel

0 - Non électricien
1 - Electricien exécutant
2 - Chargé de travaux

2ème lettre : nature des opérations

C - Peut consigner une installation
T - Peut travailler sous tension
N - Peut effectuer un nettoyage sous tension
V - Peut travailler au voisinage de pièces nues sous tension
R - Peut dépanner et consigner pour son propre compte en basse tension seulement.

Source : CCI de Paris

Voir également le dossier de l'INRS sur les travailleurs dans les établissements qui mettent en œuvre des courants électriques.

Sources d'informations :  http://www.axe-manutention.com/norm_epi.html  Norme spécifique pour les équipements antichute : XPS 72-701

 

Fiche technique N° 001

 

 

Partager cet article
Repost0
23 mai 2009 6 23 /05 /mai /2009 23:00

 

 

Fiche technique N° 007

 

 

La production

 

d'électricité nucléaire

 

Aujourd'hui, et cela depuis une quarantaine d'années, l'énergie nucléaire est utilisée pour produire de l'électricité. Comment ?

 

On utilise pour cela un minerai, l'uranium, dont l'un des isotopes, l'Uranium 235, est instable. Il est fissile, c'est à dire que son noyau peut se casser en deux sous l'effet d'un neutron qui le percute. C'est ce qu'on appelle la fission nucléaire et cette réaction libère beaucoup d'énergie.

 

On soumet le noyau de l'atome d'Uranium 235 (235U) à un bombardement de neutrons ; le noyau se casse, en dégageant :
- de la chaleur ;

 

- des rayonnements ;

 

- un ou plusieurs neutrons qui vont à leur tour bombarder d'autres atomes, lesquels vont eux aussi dégager de la chaleur, des rayonnements et des neutrons?

 


C'est ce qu'on appelle
la réaction en chaîne.

 

 

Une centrale nucléaire en France.

 

Le dégagement de chaleur, très intense, est utilisé pour produire de l'électricité nucléaire en grande quantité (plusieurs centaines de milliers de kW).

 

Rappel : la fission des atomes d'U235 radioactifs dégage de la chaleur, mais aussi

 

des rayonnements dont il faut se protéger ;

 

- des déchets radioactifs c'est-à-dire des éléments instables. Certains le resteront pendant des périodes très longues (jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'années).

 

Le réacteur nucléaire

 

La réaction en chaîne est produite et entretenue dans un réacteur nucléaire, plus couramment appelé centrale nucléaire.
Le principe : la chaleur dégagée par la fission chauffe de l'eau qui se transforme en vapeur. La vapeur fait tourner une turbine couplée à un alternateur, produisant ainsi de l'électricité.

C'est le principe de toute centrale thermique : dans une centrale thermique à flamme, on chauffe de l'eau, en brûlant du charbon, du pétrole ou du gaz. L'eau est transformée en vapeur et la vapeur est envoyée sur une turbine couplée à un alternateur qui produit de l'électricité.

 

Les grands principes d'une centrale

 

Une centrale nucléaire en France

 

Dans une centrale thermique nucléaire, il n'y a pas de combustion chimique, mais on parle cependant de combustible nucléaire.
L'uranium 235, doit d'abord subir un certain nombre d'étapes de préparation :

 

· On l'enrichit, c'est à dire qu'on augmente la proportion d'U235, fissile. Cette proportion, qui n'est que de 0,7% dans l'uranium naturel, doit être de 3 à 5% ;

 

·  On le soumet à certains traitements chimiques ;

 

·  On le conditionne sous forme de pastilles, insérées dans de longs tubes de métal appelés des crayons ;

 

·  Ces crayons sont rassemblés en « fagots » appelés assemblages, qui sont placés dans la cuve du réacteur nucléaire, remplie d'eau : c'est ce que lon appelle le coeur.

 

Le réacteur comprend trois circuits indépendants : le circuit primaire, le circuit secondaire et le circuit de refroidissement.
Sous l'effet du bombardement neutronique, les atomes d'U235 fissiles se cassent, libérant de la chaleur qui chauffe l'eau dans un circuit fermé, le circuit primaire.

 

L'eau est maintenue à l'état liquide sous pression (155 bars) à 300°C.

 

La récupération de chaleur se fait par échange thermique dans un générateur de vapeur : la chaleur de l'eau du circuit primaire est transmise à travers une multitude de tubes à l'eau du circuit secondaire. C'est cette eau qui se transforme en vapeur et qui va actionner la turbine.

 

Le troisième circuit est le circuit de refroidissement, qui permet de condenser la vapeur et de renvoyer de l'eau froide dans le générateur de vapeur.
Le refroidissement se fait en pompant de l'eau dans la mer ou dans un fleuve. Si le débit n'est pas suffisant, on utilise des tours aéro-réfrigérantes, qui rejettent dans l'atmosphère ces panaches de vapeur d'eau bien identifiables dans le paysage !

A la sortie de l'alternateur, un transformateur élève la tension de l?électricité, pour l'envoyer sur le réseau de transport (400 000 volts).

 

Le contrôle de la réaction nucléaire se fait au moyen des barres de commande : celles-ci ont la propriété d'absorber les neutrons, on peut donc ralentir ou arrêter complètement la réaction en chaîne en faisant descendre ces barres dans la cuve du réacteur.
En cas d'incident, ces barres tombent automatiquement, entraînant l'arrêt de la réaction nucléaire.

 

L'électricité d'origine nucléaire représente 17% de l'électricité consommée dans le monde.

 

 

 

Le cycle du combustible

 

Nucléaire

 

C'est l'ensemble des opérations que doit subir l'uranium avant et après son passage dans le réacteur.
L'uranium est un minerai assez répandu à la surface du globe, très abondant au Canada, en Australie, au Kazakhstan?

 

Mais il n'y a généralement que 1 à 3 kg d'uranium par tonne de minerai !

 

En France, les dernières mines d'uranium ont été fermées à la fin des années 1990 : les gisements étaient de qualité médiocre (taux d'U235 assez bas), et l'exploitation n'était pas rentable.
C'est la Cogema (Groupe Areva) qui exploite le cycle industriel de l'uranium en France.

 

Sur place, à proximité des mines, l'uranium est concentré et transformé en une poudre jaune appelée yellow cake, qui contient 75% d'uranium. C'est sous cette forme que l'uranium est commercialisé.

 

Cette poudre est ensuite transformée en gaz, l'hexafluorure d'uranium qui est enrichi en U235 : la teneur en U235 n'est que de 0,7% dans l'uranium naturel, elle doit atteindre 3 à 5% dans le combustible nucléaire.

 

Les opérations sur le minerai

 

 

L'enrichissement se fait en France par diffusion gazeuse. D'autres procédés sont utilisés par certains pays étrangers.
L'uranium enrichi est alors transformé en oxyde d'uranium, sous la forme dune poudre brune, qui est compactée en petites pastilles qui ne pèsent que 7g mais qui contiennent une énorme quantité dénergie (15g, soit 2 pastilles = 1 tonne de pétrole).

 

Ces pastilles sont empilées dans des tubes très longs et très fins appelés des crayons, regroupés en fagots appelés assemblages combustibles.

 

Ces assemblages restent trois à quatre ans dans le coeur du réacteur où ils subissent la réaction en chaîne et fournissent de l'énergie.

 

Dans les réacteurs français, on consomme environ 27 tonnes d'uranium enrichi par réacteur et par an.

 



La proportion d'U235 s?amenuise peu à peu (l'Uranium 235 se transforme sous l'effet de la fission en U238 et en plutonium), et on remplace les assemblages par tiers tous les trois ou quatre ans, en arrêtant le réacteur. C'est ce qu'on appelle le rechargement.

 

Les assemblages usés, contenant les produits de fission, dégagent de la chaleur et sont extrêmement chauds et très radioactifs : ils sont placés dans des piscines de désactivation, pour qu'ils refroidissent dans un milieu qui arrête les rayonnements (l'eau constitue une barrière qui arrête la radioactivité).

 

Certains pays considèrent la totalité de ces assemblages usagés comme des déchets et envisagent de les stocker en l'état pour les isoler de l'environnement pour toujours : c'est le cas des Etats-Unis.

 

En France, ce combustible usé est retraité :

 

·  Pour récupérer et recycler les 95 % des matières qui peuvent encore fournir de l'énergie ;

 

·  Et pour réduire le volume final des déchets à stocker.

 

Le Japon, l'Allemagne, l'Angleterre, la Belgique retraitent aussi tout ou partie du combustible usé.

 

L'opération de retraitement permet de récupérer du plutonium, utilisé en mélange avec de l'uranium : ce combustible s'appelle le Mox. Il est utilisé dans certains réacteurs en France.

 

 

Les différents types de réacteurs nucléaires

 

Il existe plusieurs types de réacteurs, différents par la nature du combustible employé, le fluide utilisé pour transporter la chaleur (fluide caloporteur), la nature du fluide modérateur (pour ralentir les neutrons). Tous les réacteurs français actuels sont des réacteurs à eau sous pression (REP), de technologie américaine (Westinghouse).  On les appelle PWR dans les pays anglo-saxons. Dans cette filière, l'eau est à la fois le caloporteur et le modérateur.

 

Cette technologie (on parle de filière) représente 63% de la capacité mondiale de production d'électricité nucléaire (80% en Europe).

 

Une autre filière avait été développée en France précédemment, la filière graphite-gaz (UNGG), utilisant de l'uranium naturel, du graphite comme modérateur (pour ralentir les neutrons) et du gaz carbonique comme refroidisseur. On parle de réacteurs de première génération.

 

Il existe d'autres filières, qui utilisent des technologies un peu différentes :

 

- des réacteurs à eau bouillante : le fluide caloporteur est l'eau comme dans les REP (mais de l'eau qui devient bouillante (filière BWR ou RBMK), car elle reste à la pression atmosphérique), le combustible de l'uranium enrichi ;

 

- des réacteurs à neutrons rapides (RNR), appelés aussi surgénérateurs : les neutrons ne sont pas ralentis, il n'y a donc pas de liquide modérateur. Ces neutrons rapides se combinent avec l'Uranium 238, non fissile, et se transforment en Plutonium 239, fissile. Le fluide de refroidissement est du sodium. Le réacteur français Superphénix utilisait cette technologie ;

- des réacteurs à eau lourde
(c'est la filière utilisée au Canada) : leau lourde (oxyde de deutérium) est utilisée comme modérateur pour ralentir les neutrons. Ces réacteurs fonctionnent avec de l'uranium naturel ;

Remarque : les réacteurs dans les pays de l'ex-Union soviétique sont de deux sortes : les plus anciens, appelés RBMK, sont des réacteurs à eau bouillante utilisant du graphite comme liquide modérateur. Ces réacteurs n'ont pas de circuit secondaire et ne disposent pas d'enceinte de confinement. C'est pourquoi l'accident de Tchernobyl a provoqué de tels dégâts sur les hommes et sur l'environnement.

Une nouvelle technologie a été développée ensuite, celle des réacteurs à eau sous pression, de conception très semblable aux réacteurs américains : les VVER.

 

Aujourd'hui, au XXIe siècle, les REP se perfectionnent et deviennent encore plus sûrs, avec un réacteur de conception franco-allemande : l'EPR (European Pressurized Water Reactor). Le premier d'entre eux est en construction en Finlande. Le deuxième est prévu en France sur le site de Flamanville.

 

La recherche se poursuit, sur des réacteurs dits de quatrième génération, qui pourraient être construits à partir de 2020-2030

 

La sûreté nucléaire

 

Dans un réacteur nucléaire de type REP, tout est mis en oeuvre pour confiner la radioactivité. Il existe 3 barrières successives (comme des poupées russes) pour empêcher toute fuite de radioactivité dans l'environnement :

 

·  la 1 ère est la gaine qui entoure le combustible. L'uranium est conditionné sous forme de petites pastilles empilées dans de longs tubes qu'on appelle des crayons. Ces tubes en zircaloy (un alliage très résistant) constituent une première barrière ;

 

·  la 2ème est la cuve du réacteur, une cuve en acier inoxydable de 20 cm d'épaisseur ;

 

·  La 3ème est l'enceinte de confinement, enceinte en béton de 1 m d'épaisseur, qui englobe la cuve, le circuit primaire et le générateur de vapeur. C'est ce qui constitue le bâtiment réacteur. Les réacteurs les plus récents possèdent une double enceinte.

 

Les réacteurs qui présentent ces dispositifs de sûreté sont prévus pour que, même en cas d'accident majeur (emballement du réacteur si la réaction en chaîne n'était plus maîtrisée), il n'y ait aucune fuite de radioactivité à l'extérieur du bâtiment réacteur. C'est le cas de la plupart des réacteurs dans le monde : Etats-Unis, Canada, Europe de l'Ouest, Japon, etc.
Il existe encore dans les pays de l'ex-Union soviétique quelques réacteurs qui utilisent des procédés différents (RBMK) et qui sont moins sûrs.

 

C'est notamment l'absence d'enceinte de confinement à Tchernobyl qui a occasionné des dégâts aussi graves.
La communauté internationale, au sein de l'AIEA (Agence Internationale de l'Energie Atomique), aide ces pays à améliorer ou fermer progressivement les réacteurs considérés comme dangereux.

 

La sûreté est également assurée par les procédures de contrôle/commande des réacteurs. Le pilotage des réacteurs nucléaires est télécommandé depuis une salle de commande où des techniciens veillent en permanence à la sûreté des installations. Les opérateurs sont formés sur des simulateurs et entraînés à réagir à toutes les situations et à mettre en oeuvre les actions prévues par les procédures.

 

Les réacteurs nucléaires actuels sont conçus pour fonctionner pendant quelques dizaines d'années.

 

La sûreté des réacteurs est aussi liée à la maintenance : des révisions régulières sont assurées, chaque fois qu'on arrête le réacteur pour recharger le coeur, et une révision complète a lieu obligatoirement tous les dix ans.

 

En France, c'est l'autorité de sûreté, la DGSNR (Direction générale à la sûreté nucléaire et à la radioprotection), organisme indépendant, qui délivre à la suite de cette visite décennale l'autorisation de fonctionner pendant encore dix ans.
Les réacteurs en service les plus anciens en France ont plus de trente ans.

 

Aux Etats-Unis, certains réacteurs ont obtenu l'autorisation de fonctionner pour une durée totale de soixante ans.

 

La production et la consommation d'énergie nucléaire

 

En 2005, Il existe 440 réacteurs, répartis dans une trentaine de pays, dont 15 pays membres de l'OCDE. 24 réacteurs sont en construction.

 

L'énergie nucléaire est une énergie qui nécessite un haut niveau de technologie et une capacité de financement initial importante. Elle est donc à ce jour essentiellement développée dans les pays industrialisés : Europe de l'Ouest, ex-Union soviétique, Amérique du Nord, Japon. Mais elle progresse dans des pays émergents comme la Chine, dont les besoins en énergie sont énormes. La Chine a acheté des centrales nucléaires, à la France notamment : la France a construit deux centrales, Daya Bay et Ling Ao et a formé le personnel chinois à l'exploitation et à la maintenance des installations. Ces transferts de technologie permettent aux pays en développement d'accéder à cette énergie. Mais la communauté internationale voit parfois avec inquiétude certains pays instables au niveau politique ou opposants farouches à l'hégémonisme américain s'orienter vers cette énergie ! Le risque de prolifération nucléaire militaire plane toujours et des menaces terroristes contre les centrales peuvent inquiéter les populations.

 

L'énergie nucléaire ne représente que 7% de l'énergie primaire et 15 % de l'électricité produite dans le monde. Dans beaucoup de pays, l'électricité nucléaire ne représente qu'un faible pourcentage de la production nationale. La France fait exception : à la fin des années 70, elle a opté pour un développement important de l'énergie nucléaire, qui contribue aujourd'hui à près de 80 % à la production électrique du pays. Dans les pays de l'OCDE, ce pourcentage est en moyenne voisin de 25%. Dans les pays émergents, ce pourcentage devrait progresser dans les années à venir, permettant ainsi de répondre aux énormes besoins de ces pays dont le niveau de vie d'une partie croissante de la population s'élève rapidement.

 

Le choix de l'énergie nucléaire est actuellement remis en cause dans un certain nombre de pays : la Belgique, l'Allemagne, la Suède. Ces pays ont dû, sous la pression de leur opinion publique, s'engager à fermer plus ou moins progressivement des réacteurs. Ils devront remplacer cette énergie par d'autres moyens de production qui leur permettent de respecter les engagements du protocole de Kyoto, concernant les émissions de gaz à effet de serre. Ca ne sera pas facile, au point que certains prévisionnistes pensent que ces pays feront bientôt machine arrière pour relancer le développement du nucléaire sur leur territoire.

 

Production d'électricité nucléaire et sa part dans la production nationale d'électricité dans les principaux pays producteurs :

 

 

Pays

 

Part

 

Production d'électricité

 

nucléaire en 2004

 

(GKWh)

 

Allemagne

 

28%

 

159

 

Partager cet article
Repost0
9 mai 2009 6 09 /05 /mai /2009 23:00

Le Risque Industriel et la Réglementation Algérienne
 
La réduction du risque à la source constitue l'axe prioritaire de la politique globale de prévention des risques industriels. L'étude de danger en est l'élément clé. Réalisée sous la responsabilité de l'exploitant, le but est d'identifier les risques liés à l'installation pour mettre en place des mesures de réduction de l'aléa (intensité, probabilité). Elle expose les objectifs de sécurité de l'exploitant, la démarche et les moyens pour y parvenir. Depuis la loi 03/10 du 19 juillet 2003, la règlementation a évolué et impose notamment à l'exploitant d'évaluer la probabilité d'apparition de chaque phénomène dangereux envisagé grâce à Trois (03) documents d’études obligatoires et qui sont :
- l’Audit  Environnemental (A.E.),
- l’étude de Dangers (E.D.)
- et le Plan d’Organisation Interne (P.O.I.).
 On est passé d'une approche "déterministe", qui ne tenait compte que des distances d'effet des phénomènes dangereux, à une approche plus "probabiliste" qui introduit la notion de probabilité d'apparition d'un phénomène dangereux. La maîtrise de l'urbanisation autour des installations constitue une composante toute aussi essentielle de la prévention du risque industriel. Contrairement à la maîtrise du risque à la source, dont l'initiative revient à l'exploitant sous le contrôle de l'Etat, la maîtrise de l'urbanisation dépend de l'Etat et des collectivités locales. Pour résorber des situations d'urbanisation voisine de sites industriels à risque, héritées du passé, la loi 03/10 du 19 juillet 2003 a mis en place un outil réglementaire de prévention et de maîtrise de l'urbanisation autour des sites industriels: en face de nous, en France, il ya le Plan de Prévention des Risques Technologiques (PPRT). Ce plan consiste à évaluer et à hiérarchiser, aux abords de l'installation classée, le niveau de risque lié à son activité. L'évaluation de ce niveau de risque s'appuie sur l'étude de dangers et l'analyse de vulnérabilité du territoire.
Les niveaux de risques permettent ainsi de définir plusieurs zones, chacune caractérisée par des règles d'urbanisme, des prescriptions applicables pour l'urbanisation future et des prescriptions techniques ou des recommandations sur le bâti existant. Pour l'urbanisation existante et les niveaux d'aléas les plus forts, des secteurs d'expropriation et/ou de délaissement possibles peuvent être proposés par le PPRT. Il permet également aux communes concernées de mettre en œuvre le droit de préemption au sein du périmètre d'exposition aux risques.
 
Quels sont les moyens techniques qu'un exploitant industriel peut mettre en place sur site ?
Le PPRT peut demander des mesures supplémentaires pour la réduction des risques notamment des moyens techniques comme les barrières de prévention. Il s'agit de boucle de sécurité du type capteur de pression, système d'alarme, fermeture automatique? Cette boucle de sécurité, dans le cadre de l'étude de dangers, doit répondre à 3 paramètres : son efficacité (présence au bon endroit), un temps de réponse suffisamment rapide et un niveau de confiance optimal (sûreté de fonctionnement).
A quel niveau intervient BECI ?
Bureau Expert Consultant en risques Industriels, spécialiste de l'évaluation des risques et de la prévention des accidents majeurs, intervient notamment aux côtés des industriels dans la réalisation de leurs études de dangers ou pour émettre un avis critique à la demande de la Direction du MATE. Le BECI  met en place également des plans de gestion des secours en cas d'accident.
 
·         Plan de Protection contre les Risques Technologiques (PPRT)
 Depuis un an, dans le cadre des plans de protection contre les risques technologiques (PPRT) institués par la loi Risques du 30 juillet 2003, les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) font l’expérience des évolutions réglementaires majeures apportées aux études de danger. Xavier Touffut, Chef de Service Risques Industriels chez Bureau Veritas, tire les enseignements de ce premier retour d’expérience.
Rappelez-nous en quoi la loi Risques modifie l’approche et le contenu des études de danger ?
Xavier Touffut :
Elle substitue à des études de dangers "déterministes", une approche "probabiliste" qui implique que soient évaluées et prises en compte la probabilité d’occurrence, la cinétique, l’intensité des effets et la gravité des conséquences des accidents potentiels. Des critères d’appréciation de la démarche d’analyse de risques et d’acceptabilité des risques permettent, au travers des Plans de Protection contre les Risques Technologiques (PPRT), une maîtrise de l’urbanisme autour des sites à risques.
Comment se fait maintenant l’évaluation des risques ?
X.T. :
Il faut travailler sur l’ensemble des scénarios accidentels : avec et sans fonctionnement des barrières de protection, en intégrant la vulnérabilité de l’environnement et en prenant en compte un nombre accru de seuils d’effet. Le saut quantitatif, en nombre de scénarios accidentels, est important et ce, même après des efforts de regroupements par scénarios homogènes. Le saut qualitatif est lui aussi élevé puisque des outils de modélisation d’une plus grande finesse et précision de calculs doivent être mis en œuvre pour se rapprocher au plus près de la physique des phénomènes. Le regard d’expert permet de filtrer les calculs pour limiter leur nombre au juste nécessaire pour l’évaluation des risques.
Quels sont les enseignements au bout d’un an de mise en application ?
X.T. :
Si l’analyse de l’accidentologie alimente toujours la réflexion menée lors des études de danger, nous insistons sur l’importance des analyses de risques menées par des groupes de travail rassemblant l’ensemble des compétences (production, maintenance, instrumentation et automatisme, BE, HSE,…). Cela plaide en faveur de la mise en place d’un retour d’expérience structuré dans les établissements. Un retour d’expérience d’ailleurs obligatoire pour les sites SEVESO et qui s’intègre de façon normale dans la démarche d’implémentation de systèmes de gestion de la sécurité. Les installations soumises à de simple autorisation s’y intéressent de plus en plus et nous demandent de les accompagner dans la mise en place et le suivi de ces retours d’expérience.
N’est-ce pas un révélateur de l’importance du facteur humain ?
X.T. :
L’approche probabiliste, si elle est menée avec un minimum de finesse et d’exhaustivité, oblige à considérer des événements élémentaires dont la combinaison va conduire à l’événement redouté ou à la situation dangereuse. De fait, l’analyse du facteur humain - qui recouvre les actions de formation, de sensibilisation, d’amélioration des conditions de conduite des procédés, de clarté des procédures et instructions, de mise en place d’autocontrôles ou contrôles croisés des actions importantes pour la sécurité - est au premier rang des actions d’amélioration qui font suite aux études de dangers.
Quels sont les autres facteurs de risque qui sont pris en compte ?
X.T. :
La décote des scénarios accidentels dans la grille "gravité-probabilité" d’acceptation des risques s’appuie sur le niveau de confiance que l’on peut placer dans les mesures de maîtrise des risques (barrières de prévention ou de protection). Un travail important que nous menons pour nos clients industriels est l’analyse de la sûreté de fonctionnement des fonctions de sécurité et plus particulièrement les systèmes de sécurité instrumentés. Par ailleurs, parce qu’ils constituent un mode commun de défaillances, les risques naturels (foudre, séisme,…) demandent une analyse spécifique pour vérifier la robustesse des fonctions de sécurité, y compris en cas d’agression extérieure due à un risque naturel. Enfin, la nouvelle approche oblige à examiner en détails la vulnérabilité de l’environnement et à estimer, pour chaque accident majeur (susceptible de sortir des limites de l’établissement) et pour chaque effet, le nombre de personnes potentiellement impactées. De nouvelles méthodes d’estimation de la vulnérabilité de l’environnement et de la gravité des scénarios accidentels sont pour cela mises en œuvre.
Ces PPRT sont-ils des outils efficaces ?
Le retour d’expérience des PPRT pilotes montre la complexité du dispositif compte tenu du nombre d’acteurs nécessairement impliqués, la difficulté de prise en compte dans les documents d’urbanisme d’effets multiples dans les zones urbanisées concernées par des phénomènes différents (surpression, risque toxique, flux thermique), éventuellement de plusieurs industriels. Les impacts financiers peuvent être très importants sans répartition claire, entre industriels et collectivités, des financements des actions liées à l’application des PPRT.
Les conclusions du BECI. « La prise en compte des risques émergeant est incontournable pour l’entrepreneur dans ce sens qu’il ne suffit pas d’avoir un produit techniquement et économiquement bon, il faut aussi qu’il soit réputé ne présenter aucun risque pour les personnes et l’environnement.»
L’expert.
 

Partager cet article
Repost0
28 avril 2009 2 28 /04 /avril /2009 23:00

Fiche technique N° 008

 

 

La radioactivité.

 

 

 

Dans la nature, la plupart des éléments sont stables. Mais certains sont instables et, pour parvenir à la stabilité, ils se désintègrent progressivement en émettant une ou plusieurs particules, et donc de l'énergie sous forme de rayonnements. C'est ce que l'on appelle la radioactivité. Ce phénomène se produit naturellement. Nous vivons en permanence, et depuis toujours, dans un environnement naturellement radioactif : on parle de radioactivité naturelle.

Toute la matière de l'Univers, y compris les corps vivants, sont constitués naturellement d'une petite proportion d'atomes radioactifs : notre corps est donc faiblement radioactif.

68% (soit les 2/3) de la radioactivité à laquelle nous sommes exposés chaque année est d'origine naturelle.
Celle-ci varie selon :

 

 

·  La nature du sol : des matériaux radioactifs sont présents dans le globe terrestre depuis sa formation. Les régions granitiques ont une radioactivité naturelle plus élevée ;

 

 

·  L'altitude : plus on monte en altitude, et plus on est soumis au rayonnement cosmique.

 

 

Les applications

 

 

Mais la radioactivité a beaucoup d'applications dans la vie courante :

 

 

·  Pour produire de l'énergie (dans des centrales nucléaires) ;

 

 

·  À des fins médicales, pour soigner des malades (c'est la radiothérapie) ou pour procéder à des examens (c'est le principe de l'IRM) ;

 

 

·  En archéologie, pour dater des vestiges ;

 

 

·  Ou encore pour des utilisations industrielles (mesures, conservation d'aliments).

 

 

C'est ce que l'on appelle la radioactivité artificielle. 28% de cette radioactivité artificielle à laquelle nous sommes soumis, provient du domaine médical (examens et traitements). Au fur et à mesure que les atomes se désintègrent, la radioactivité d'un élément diminue : c'est ce que l'on appelle la décroissance radioactive.

Le temps au bout duquel la radioactivité a diminué de moitié s'appelle la période radioactive. Chaque élément a une période qui lui est propre, elle varie de quelques fractions de seconde à des milliards d'années.
Quelques exemples :

 

 

- L'oxygène 15 : 2 minutes

 

 

- L'iode 131 : 8 jours

 

 

- Le carbone 14 : 5 730 ans

 

 

- L'uranium 238 : 4,5 milliards d'années.

 

 

Les utilisations de

 

 

la radioactivité artificielle

 

 

 

Depuis qu'Irène et Frédéric Joliot-Curie ont découvert la radioactivité artificielle en 1934, les utilisations de la radioactivité se sont progressivement multipliées.
Les radioéléments que l'on peut ainsi créer sont des outils très précieux dans le domaine médical et dans certains domaines scientifiques et techniques.

 

 

·  Les rayonnements radioactifs agissent sur la matière qui les absorbe et modifient ses propriétés physico-chimiques.
Les rayonnements détruisent certaines cellules cancéreuses : c'est la radiothérapie, technique qui permet de guérir en France de très nombreux cancers. Ils sont aussi utilisés dans l'industrie agroalimentaire pour détruire des bactéries, améliorant ainsi la conservation de certains aliments : c?est ce qu'on appelle l'ionisation, qui ne rend pas les aliments radioactifs mais les rend plus sains et augmente leur durée de conservation.

 

 

·  Les rayonnements sont détectables et mesurables, ils transmettent un « signal » de leur passage. Ils peuvent ainsi transmettre des informations sur les cellules. C'est cette technique qui est utilisée dans le domaine médical pour des examens exploratoires : scintigraphie, spectroscopie par résonance magnétique nucléaire (IRM), qui permettent d'établir des diagnostics plus sûrs.
Le même principe est utilisé dans l'industrie : les radioéléments sont utilisés comme traceurs pour détecter des fuites, comme jauge pour mesurer des niveaux?

 

 

·  Le phénomène de décroissance radioactive permet d'évaluer avec précision l'âge d'objets très anciens (ossements, poteries, peintures rupestres) ou de dater de grands événements de l'histoire de la terre (éruption volcanique, modification climatique). Les archéologues travaillent ainsi de façon beaucoup plus précise.

 

 

·  Une autre application de la radioactivité est la production d'électricité dans des centrales nucléaires

 

 

 La radioactivité peut être dangereuse en fonction :

 

 

- de la dose reçue : c'est comme une exposition au soleil, gare aux coups de soleil !

 

 

- de la distance entre la source radioactive et l'individu ;

 

 

- de la durée d'exposition.

 

 

Pour se protéger, il faut donc :

 

 

- interposer entre la source radioactive et l'environnement des écrans qui arrêtent les rayonnements : une simple feuille de papier pour des rayons? (alpha), une feuille d'aluminium ou une vitre pour les rayons? (bêta), un mètre de béton pour les rayons? (gamma) ;

 

 

- s'éloigner de la source : l'air constitue un écran ;

 

 

- réduire au maximum la durée d'exposition.

 

 

La radioprotection a pour but de protéger des rayonnements ionisants :

 

 

- les personnes qui travaillent dans des secteurs utilisant ces rayonnements (milieu hospitalier, centrale nucléaire) ;
- les malades qui sont soumis à ces rayonnements pour établir des diagnostics ou pour qu'on les soigne ;
- la population, pour vérifier que l'eau, l'air, les aliments, que nous consommons n'ont pas reçu de doses de radioactivité supérieures aux normes réglementaires.

 

 

Fiche technique N° 008

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0